Tour de France femmes: en immersion dans la voiture du directeur sportif de la Cofidis
Directeur sportif, c’est être fin tacticien mais aussi fin pilote. Il est 11H30 lorsque la voiture d’Arthur Quilliec quitte Bastogne. Le départ de la cinquième étape du Tour de France femmes, entre Bastogne et Amnéville est à 12H05, mais Arthur veut partir avant car les coureuses de la Cofidis sont susceptibles d’être dans l’échappée ce jeudi. Une voiture est donc essentielle à l’avant en cas de problème technique ou de besoin de ravitaillement.
Dans la voiture, Radio Tour est à fond pour connaitre les moindres informations sur la course: attaques, écarts, chutes… C’est d’ailleurs le signal qui informe Arthur Quilliec que sa coureuse Špela Kern abandonne. La Slovène, victime d’une chute avait subi quatre points de suture au genou la veille, trop compliqué pour tenir sur cette étape de 152,5 km. Sur le signal de Radio tour, se superpose la voix de Mélanie Briot, elle aussi directrice sportive à la Cofidis. C’est elle qui informe les coureuses des tactiques de course sur cette étape. Au milieu de cette fanfare, Arthur Quilliec et Jérome Auger, mécanicien ouvrent le parcours avant le peloton. "Au kilomètre 40, la route est pourrie, vigilance", "kilomètre 77, attention, virage très serré et route qui se rétrécit", informe le directeur sportif à Mélanie Briot. Objectif: prévenir les coureuses pour éviter les chutes.
"Un final assez chaotique"
Après un arrêt pour distribuer les bidons à ses coureuses, la voiture repart, cette fois-ci à l’arrière. Les coureuses de la Cofidis ne sont pas parvenues à prendre d’échappée. Sur la route, des milliers de spectateurs saluent la voiture rouge. "Donne un vélo!", tentent les plus téméraires. Les plus convoités, ce sont les bidons. Impossible d’en donner à tout le monde. Mais Arthur Quilliec aura quand même fait un heureux en s’arrêtant sur le bord de la route pour offrir un bidon à un petit garçon ravi. Le reste du trajet, il se fait à coup de klaxon à tous les spectateurs en plein barbecue, apéro ou repas en famille. La fin de l’étape pour la voiture deux de la Cofidis, elle est assez calme.
Sauf quand la première voiture, toujours à l’avant, doit s’arrêter pour une pause technique, commence la course de Formule 1. Arthur Quilliec doit remonter tout le peloton de voitures d’équipes pour remplacer sa première voiture à l’avant et aider les filles en cas de problème. Et la remontée n’est pas des plus simples. "On change les pneus tous les trois mois environ", d’où l’importance des compétences de pilote. Puis la première voiture reprend sa place et la fin de l’étape se fait sans encombre. Aucune coureuse de la Cofidis n’est concernée dans l’énorme chute qui a notamment fait perdre le maillot jaune à Demi Vollering. "Mais on a deux filles qui sont gênées à 6 km de l’arrivée, c’est un final assez chaotique", détaille Arthur Quilliec à l’arrivée. La Cofidis fait partie des outsiders sur ce Tour de France femmes mais ne s’interdit pas de rêver en la victoire d’étape. "C’est l’anniversaire de Victoire Berteau vendredi". Entre Remiremont et Morteau, la voiture du directeur sportif devrait donc repartir à l’avant.