« La tour Eiffel n’est pas un sac à dos ! »

Des touristes regardent la tour Eiffel avec les anneaux olympiques illuminés à Paris le 27 juin 2024.  - Credit:Abdullah Firas / Abdullah Firas/ABACA
Des touristes regardent la tour Eiffel avec les anneaux olympiques illuminés à Paris le 27 juin 2024. - Credit:Abdullah Firas / Abdullah Firas/ABACA

Dans un entretien accordé samedi 31 août au quotidien Ouest France, la maire de Paris Anne Hidalgo annonçait, comme si la décision relevait de sa seule volonté, que les anneaux olympiques resteraient, une fois les Jeux paralympiques achevés, sur la tour Eiffel… Pourquoi se priver, après tout, d'un si bon souvenir ? Rachida Dati et les descendants de Gustave Eiffel sont vent debout contre cette proposition.

La maire socialiste est, comme nombre de personnalités politiques, un peu fâchée avec le règlement des monuments historiques. Et, quitte à changer la physionomie de notre jolie dame de fer, il y aurait bien d'autres travaux, nettement plus excitants que ces anneaux purement publicitaires, à entreprendre… Entretien avec Julien Lacaze, président de la puissante association de défense du patrimoine Sites et Monuments.

Le Point : Anne Hidalgo a-t-elle le pouvoir de décider de maintenir les anneaux olympiques sur la tour Eiffel ?

Julien Lacaze : Non ! Depuis la fondation du service des monuments historiques sous le roi Louis-Philippe, une collectivité, propriétaire d'un monument historique, ne peut évidemment en disposer à sa guise. Son droit de propriété est limité par une servitude d'utilité publique. La modification de l'aspect extérieur de la tour Eiffel, inscrite en 1964 au titre des monuments historiques, doit faire l'objet de l'accord préalable des services du ministère de la Culture. Cette autorisation est obligatoire, mais elle peut être tacite par non [...] Lire la suite