Toujours citée, jamais sacrée : qui est Can Xue, l’éternelle favorite du Nobel de littérature ?
Pour Can Xue, ce ne sera pas 2024… Puisque c'est à une autre voix du continent asiatique, celle de la Sud-Coréenne Han Kang, qu'est revenu le prix Nobel de littérature. Pour autant, le nom de la Chinoise Can Xue est inscrit chaque année dans la liste des lauréats potentiels de la prestigieuse récompense remise à Stockholm. Une liste d'hypothèse, dont l'un des effets bénéfiques est de faire découvrir, le temps des paris, des écrivaines et des écrivains encore méconnus, en France tout du moins.
C'est le cas de l'écrivaine chinoise Can Xue (残雪), 71 ans, de son vrai nom Deng Xiaohua (邓小华). Née à Changsha (province du Hunan), le 30 mai 1953, elle se fait connaître en Chine par des romans qui décrivent son monde intérieur torturé, marqué par des souffrances endurées dès l'enfance, en victime des absurdités du maoïsme. Sur un mode novateur en Chine, ses livres, influencés notamment par Kafka, mêlent horreur et absurde.
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Sa carrière débute en 1988 avec Dialogues en paradis (traduit en français, Gallimard, 1992). Suivent La Rue de la boue jaune (Bleu de Chine, 2001). Son œuvre originale reflète son univers mental, un moi intérieur dont elle décrit les oscillations entre cauchemars et rêves éveillés. Son nom de plume lui-même, qui peut se traduire par « neige persistante », est un jeu de mots : « can » (残) signifiant « défectueux » et « xue » (雪) la « neige », donnant d'elle l'image d'un êt [...] Lire la suite