Et si on supprimait… les architectes des Bâtiments de France ?
Ils exercent, en France, un pouvoir discrétionnaire, parfois jugé exorbitant. Toute demande d'autorisation d'urbanisme portant sur un bâtiment situé à proximité de l'un des 45 000 monuments historiques du pays doit recevoir l'avis conforme d'un architecte des Bâtiments de France (ABF). L'obligation concerne 8 % du territoire – et près d'un tiers des logements du pays ! Ce ne sont pas tant leurs refus qui font tiquer, que les prescriptions avec lesquelles ils assortissent leur avis aux maîtres d'ouvrage. Des prescriptions qui peuvent faire tripler la facture d'un projet.
Pierre et Léa en ont fait l'amère expérience, après avoir acheté une maison pleine de caractère dans un village à proximité d'une église venant d'être classée. La maison était inhabitée depuis quelques années. Elle a du charme, mais rien d'extraordinaire. Ils veulent la rénover et l'isoler avec des matériaux de qualité, avec un budget maîtrisé. Ils sont, après tout, primo-accédants et ne roulent pas sur l'or. Pour valider le projet, leur demande d'autorisation de travaux doit recevoir l'avis de l'Unité départementale de l'architecture et du patrimoine (Udap), où travaille l'un des 189 architectes des Bâtiments de France du territoire.
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Réponse de l'ABF : ils ne pourront utiliser que des matières nobles. Les plus chères du marché. Du bois, mais uniquement du chêne. La porte d'entrée doit être réalisée sur mesure, tout comme les [...] Lire la suite