« Speak No Evil » : la terrifiante métamorphose de James McAvoy en croquemitaine

Paddy (James McAvoy), faux gentil mais vrai psychopathe dans Speak No Evil, de James Watkins, en salle le mercredi 18 septembre 2024.  - Credit:Susie Allnutt/Universal Pictures and Blumhouse
Paddy (James McAvoy), faux gentil mais vrai psychopathe dans Speak No Evil, de James Watkins, en salle le mercredi 18 septembre 2024. - Credit:Susie Allnutt/Universal Pictures and Blumhouse

En vacances dans une Toscane de carte postale, deux couples sympathisent. Il y a les Américains gentiment coincés (Mackenzie Davis et Scoot McNairy), en pleine crise conjugale, qui vivent à Londres avec leur fillette. Et les Britanniques extravertis (Aisling Franciosi et James McAvoy), amoureux transis, cool et sympas, avec leur jeune garçon étrangement silencieux. Entre deux virées touristiques et restaurants en terrasse, les nouveaux amis jurent de se revoir une fois les vacances terminées, et se retrouvent bientôt dans la ferme isolée des Anglais. Mais dans le fin fond du Devon, le week-end de rêve va prendre une tournure pour le moins inattendue…

À l'origine de Speak No Evil, un excellent thriller danois de 2022, Ne dis rien, qui fait progressivement grimper la tension et se focalise sur les compromis, les abdications, tout ce que l'on accepte de taire. Produit par la firme de Jason Blum (American Nightmare, Paranormal Activity ou Black Phone), ce remake horrifique en reprend les grandes lignes, certains dialogues (« Pourquoi vous nous avez fait ça ? », « Parce que vous nous avez laissé faire »), avec un troisième acte spectaculaire et gore à souhait.

James McAvoy à la sauce Shining

Derrière la caméra, James Watkins, le réalisateur peu prolifique d'Eden Lake, prend son temps. Il fignole une œuvre à combustion lente et semble jouer avec les nerfs de son spectateur. Il sème les indices, distille des séquences méchamment drôles, joue sur le malaise grandissa [...] Lire la suite