Soleil artificiel : le seuil d’ignition encore atteint dans un labo, avec plus d’énergie

L’installation de fusion nucléaire du National Ignition Facility a réussi à reproduire son expérience à succès de fin 2022, en atteignant de nouveau un bon rendement énergétique. Cela reste très insuffisant, mais chaque victoire est appréciable dans ce domaine.

La fusion nucléaire fait partie des voies d’avenir pour l’énergie. Ces réacteurs, qui reproduisent les réactions physiques et chimiques qui ont lieu au cœur des étoiles (d’où leur surnom de « soleils artificiels »), pourraient produire une énergie propre et quasi illimitée. Mais, il faudrait d’abord qu’ils puissent être stabilisés sur le long terme et qu’ils produisent plus d’énergie qu’ils n’en consomment.

C’est le seuil d’ignition. Fin 2022, ce dernier avait été atteint par le National Ignition Facility. Même si l’on était (très) loin d’une reproduction à l’échelle industrielle, il s’agissait d’une nouvelle étape. Le même laboratoire vient d’annoncer, le 6 août 2023, avoir reproduit ces résultats, et de manière encore plus performante selon ses dires.

3,5 mégajoules produits, contre 3,15 MJ avant

Au cœur de l’installation, on trouve 192 puissants lasers dirigés vers une minuscule capsule de diamant contenant des isotopes d’hydrogène. En excitant les atomes d’hydrogène, l’objectif est que le gaz entre en fusion. C’est un état de la matière dense, chaud, appelé plasma — du plasma d’hélium. L’idéal est que l’énergie produite lors de cette excitation soit suffisante — en atteignant le seuil d’ignition — pour autoentretenir le phénomène et,

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Crédits photos de l'image de une : Cible utilisée au National Ignition Facility pour un réacteur à fusion nucléaire. // Source : Jason Laurea/Lawrence Livermore National Laboratory