Serie A: plusieurs ultras de l'Inter et de l'AC Milan arrêtés pour des liens supposés avec la mafia
La police italienne a mené lundi une opération coup de poing contre les "ultras" des clubs de foot de l'AC Milan et de l'Inter Milan, infiltrés par la mafia et soupçonnés de contrôler tout un éventail d'activités juteuses autour des stades. La police et les douanes ont arrêté 18 personnes et mené de nombreuses perquisitions au terme d'une "maxi enquête" dirigée par le parquet antimafia de Milan (nord), qui a convoqué une conférence de presse à 11H30.
Les chefs des ultras des deux clubs arrêtés
L'enquête a mis au jour "l'existence d'infiltrations criminelles au sein des ultras impliquant les principaux dirigeants des associations de supporters des deux principales équipes de football de Milan", précise un communiqué du procureur de la République de Milan. Selon la Gazzetta dello Sport, les chefs des ultras des deux clubs de la capitale lombarde, Luca Lucci et Renato Bossetti, figurent parmi les personnes interpellées.
Les mis en cause encourent de longues années de prison pour association de malfaiteurs à caractère mafieux, extorsion, faux et usage de faux ou encore violences volontaires. Cette opération survient un mois à peine après la mort d'un supporter influent de l'Inter Milan et membre de la mafia calabraise 'Ndrangheta, Antonio Bellocco, poignardé à mort le 4 septembre en banlieue milanaise au cours d'un litige par Andrea Beretta, un des prédécesseurs de Renato Bossetti. Selon la presse italienne, Belloco aurait dû faire partie de cette série d'interpellations.
La mort d'Antonio Bellocco illustre la présence de la mafia au sein des groupes de supporters radicaux dans le football italien, attirée par les revenus tirés de la vente illégale de billets et de places de parking, la restauration ou encore le trafic de drogue. Condamné à de multiples reprises pour des faits de violence et trafic de stupéfiants, Andrea Beretta avait pris du galon parmi le "Virage nord" du stade San Siro après l'assassinat de Vittorio Boiocchi en octobre 2022.
A l'époque, la presse italienne avait fait état d'écoutes téléphoniques dans lesquelles Boiocchi se vantait de gagner 80.000 euros par mois grâce à ses seules fonctions de chef des ultras.