Saint-Etienne: "Il y a trop de matchs, on va saturer les gens", la charge de Dall'Oglio contre le calendrier

Une cadence infernale. Entraîneur de Saint-Etienne, Olivier Dall'Oglio a dénoncé ce jeudi le calendrier de plus en plus chargé dans le football professionnel. Cette saison 2024-2025 est marquée par l'apparition d'une nouvelle formule pour les Coupes d'Europe, avec deux matchs en plus a minima. La Coupe du monde des clubs l'été prochain rajoutera également des rencontres pour les 32 clubs qui y participeront.

"On demande trop, il y a trop de matchs pour moi", a jugé Olivier Dall'Oglio, à la veille d'un déplacement à Nice en Ligue 1. "Il y a beaucoup trop de matchs. On va dire qu'on a supprimé la Coupe de la Ligue mais on en rajoute encore plus, notamment sur les Coupes d'Europe. Cela devient très compliqué."

Le technicien a pris l'exemple du Stade Brestois, qui va être confronté à huit matchs de Ligue des champions, imposant des rencontres tous les trois jours sur plusieurs périodes: "Le coach sera obligé de faire des sacrifices, soit sur un match de Coupe d'Europe soit sur un match de championnat. Il ne pourra pas tout jouer."

Pour Olivier Dall'Oglio, ces derniers changements dans le football avantagent une minorité. "Les gros clubs qui ont plus de trente joueurs, c'est différent. Ce sont les gros clubs qui vont être bénéficiaires de ça", a ajouté l'entraîneur de 60 ans, à la tête de l'ASSE depuis septembre dernier. "C'est une course à toujours plus, c'est le domaine de l'argent et ça devient excessif."

Si Olivier Dall'Oglio voit un risque pour les principaux acteurs, il s'inquiète également du spectacle proposé. "Même au niveau du public, je pense qu'on va saturer les gens", a poursuivi l'ancien coach de Dijon ou de Brest. "On va faire les nostalgique: quand on voyait Saint-Etienne à la grande époque, c'était un événement monstrueux. On se préparait trois jours avant à le regarder. Là, il y a des matchs tous les trois jours. Ce n'est pas possible de tout suivre. On est train de dépasser la limite."

Olivier Dall'Oglio n'est pas le premier à exprimer un tel avis et nombreux ont été ceux à le partager ces derniers temps. Rodri, le milieu de terrain de Manchester City, a affirmé que les joueurs étaient "proches" d'une grève.

Olivier Dall'Oglio possède plusieurs internationaux dans son effectif et voit donc tous les voyages imposés aux joueurs, tout en sachant qu'ils n'ont pas de Coupe d'Europe à jouer. "C'est épuisant, il y a les matchs et les déplacements. Ce sont des garçons qui vont vivre entre l'hôtel et l'avion", a regretté l'entraîneur. "Est-ce qu'au niveau du spectacle, on aura toujours le même? J'en suis pas sûr. Il peut y avoir une usure physique mais aussi psychologique. Il faut réenchaîner tous les trois jours. Ce sont des garçons qui ne s'entraînent pratiquement plus".

Article original publié sur RMC Sport