Séries américaines : les années post-#MeToo prennent des pincettes avec le sexe
Le 5 octobre 2017, après plusieurs mois d'enquête, le New York Times publie un long article mettant en cause le producteur Harvey Weinstein pour avoir régulièrement, et pendant près de trente ans, acheté le silence de femmes travaillant dans l'industrie du cinéma afin de dissimuler des faits de harcèlement, d'agressions sexuelles et de viols. Autour de lui, beaucoup savaient : tous se taisaient.
Le 15 octobre, l'actrice Alyssa Milano (découverte dans Madame est servie puis rendue célèbre par la série Charmed) publie sur Twitter un message enjoignant aux femmes de partager leurs expériences de violences sexuelles, et le conclut par le hashtag #MeToo. En vingt-quatre heures, celui-ci est repris 12 millions de fois. Dans les semaines, mois et années qui suivent, l'onde de choc dépassera de loin le microcosme hollywoodien. Les séries télé, qui se nourrissent de l'air du temps et s'adaptent par essence aux changements de la société, ne pouvaient bien évidemment pas ignorer ces bouleversements majeurs.
Les coordinateurs d'intimité bouleversent les tournages
Avant même de parler du contenu des séries, il faut souligner à quel point #MeToo a fait évoluer les conditions de production elles-mêmes. C'est en effet à la suite de la libération de la parole des actrices que sont invités sur les tournages, pour celles et ceux qui le désirent, des coordinateurs et coordinatrices d'intimité, une nouvelle fonction visant à empêcher qu'une actrice (ou un acteur) se retrouve dans [...] Lire la suite