Séries américaines : les années 1980, peu de vertu, beaucoup de vice
« Dis-moi, JR, avec quelle traînée vas-tu encore passer la nuit ? » À la question, certes teintée d'agressivité, posée par son épouse Sue Ellen, l'odieux JR, mari volage en puissance, fait cette réponse dénuée de toute empathie (dans la délicieuse voix française de Dominique Paturel) : « Mais qu'est-ce que ça peut te faire ? De toute façon, n'importe laquelle de ces traînées est une déesse à côté de celle que j'ai sous les yeux. » Claquement de porte. Regard hagard de Sue Ellen. Dallas, alors numéro un des séries outre-Atlantique, dans les années 1980, use et abuse de ce type de scènes de ménage dans lequel le sexe est synonyme de mensonge, de vice et de pouvoir. Autant dire qu'en termes de libération de la femme, il faudra repasser !
Novembre 1980 : Reagan accède au pouvoir suprême. Un second mandat suivra. Les années 1980 deviendront la décennie du bling-bling, de l'argent et du cynisme. Un american way of life dont les séries ne manqueront pas de porter haut les couleurs. Dallas vient de marquer l'histoire avec son cliffhanger mythique, porté par la brûlante question « Qui a tiré sur JR ? », faisant passer son héros pour une victime. Lui, le premier « salaud » à être parvenu, avec ses manigances, ses coups tordus et son insatiable appétit sexuel, à s'attirer les faveurs d'un public qui l'adule.
Le sexe comme monnaie d'échange
« Sur le plan de la sexualité, les séries des années 1980 vont faire un bond en arrière de trente ans. Le retour du conservatisme y [...] Lire la suite