Séries américaines : les années 70 sexy mais sans sexe
Dans les années 1960 et 1970, la télévision n'est pas encore l'empire des sens. Le sexe, sujet ô combien tabou, n'est pas le bienvenu dans le salon des Américains moyens, qui se réunissent, en famille, devant leur petit écran tous les soirs. En ce temps-là, les héros télé s'appellent Capitaine Kirk, Morticia Adams, Diana Prince ou Kelly Garrett et, sexy ou pas, ils ne sont pas là pour batifoler sous la couette..
Bien avant Charlie et ses anges, la première dame drôle de la TV portait le prénom de Lucy. La série I Love Lucy, diffusée de 1951 à 1957, symbolise le conservatisme télévisuel qui prévaudra pendant les décennies suivantes. Si la caméra s'aventure dans la chambre à coucher de la chaste Lucy, c'est pour la voir, elle et son mari Ricky, discuter sagement en pyjama depuis des lits jumeaux. Image d'autant moins subversive que les acteurs Lucille Ball et Desi Arnaz sont alors mariés à la ville. Toutefois, point trop n'en faut, lorsque la comédienne tombe enceinte, il est hors de question d'aborder le sujet dans la fiction. « On n'évoque pas sa grossesse car si elle est enceinte, c'est qu'elle a consommé, souligne Benjamin Campion, auteur du livre Histoire sexuelle des séries américaines. Le public n'est pas prêt… et les patrons de chaînes, non plus !
Garanti pur non-sexe
Les trois networks (ABC, CBS et NBC) se font concurrence. Pas question de prendre des risques, chacun évitant habilement les trois sujets qui fâchent : la religion, la politique et le sex [...] Lire la suite