Rugby: "Il faut de l'autorité", Blanco appelle la FFR à sévir face aux débordements des joueurs
Des propos racistes, des accusations d'agression sexuelle et une disparition tragique. Alors que les élections à la présidence de la Fédération française de rugby (FFR) approchent (le 19 octobre), le rugby français est dans la tourmente après les affaires extra-sportives qui ont tristement rythmé l'été.
"C'est vrai que l'image était plus que positive jusqu'à il y a encore quelques mois... Il y a désormais ces situations à gérer, à maîtriser", a réagi Serge Blanco, présent lundi lors de la 20e Nuit du Rugby, dans un entretien au Figaro. "Il va de soi qu'il faut de l'autorité. Quand on gagne de l'argent, on a également des devoirs. Qu'il faut respecter, que ce soit vis-à-vis de la famille du rugby ou dans la vie courante. Et, surtout, dans le fait qu'on puisse continuer à rendre les gens heureux à travers un sport qui prend de l'ampleur au fil des années."
Trois affaires en un mois
Début juillet, c'est d'abord Melvyn Jaminet qui a fait parler de lui en publiant une vidéo en train de tenir des propos à caractère raciste qui ont rapidement été condamnés par son club de Toulon et la FFR. Alors présent en Argentine avec le XV de France pour la tournée estivale, l'arrière a été immédiatement écarté du groupe. Il a écopé de 34 semaines de suspension et s'entraîne à l'écart du groupe varois en attendant sa réintégration.
Une tournée estivale qui s'est encore assombrie dès le lendemain pour le rugby français, avec l'arrestation d'Oscar Jegou et Hugo Auradou, accusés d'agression sexuelle par une Argentine après une victoire. Placés en détention puis assignés à résidence, ils ont finalement pu rentrer en France début septembre. Alors que l'enquête se poursuit, Auradou a repris l'entraînement avec la Section Paloise.
Début août, le jeune espoir toulousain Medhi Narjissi, 17 ans, disparaissait tragiquement en Afrique du Sud, emporté par une vague alors que l'équipe de France des moins de 18 ans effectuait une séance de récupération. Les conclusions de l'enquête interne menée par la FFR accablent le staff, pointé du doigt pour négligence.
"Condamner tout ce qui s'est passé"
Des affaires, plus particulièrement les deux premières, sur lesquelles Serge Blanco a donné son avis. "Concernant les débordements des joueurs, bien sûr que la Fédération doit sévir. Doit faire comprendre aux joueurs, quels qu'ils soient, que s'ils ne tiennent pas le cap, ils resteront à la maison", a commenté l'ancien arrière emblématique du XV de France.
"Quand je jouais, il y avait de l'autorité au-dessus de nous. On savait que ça allait secouer si on bougeait. Les Albert Ferrasse (président de la FFR de 1968 à 1991), les Guy Basquet (vice-président durant la même période), tous ces vieux grognards, quand ils disaient quelque chose, personne ne mouftait… Je ne dis pas qu'il faut revenir vers ça, parce que les temps ont changé. Mais on se doit, aujourd'hui, de condamner tout ce qui s'est passé", a conclu le recordman des essais marqués (38) avec le maillot des Bleus.
Président de la FFR depuis juin 2023, Florian Grill durcit le ton et a déclaré vouloir des "sanctions financières et sportives". S'il voit une "incompatibilité" à un retour de Melvyn Jaminet en équipe de France, il estime néanmoins qu'Oscar Jegou et Hugo Auradou ne doivent pas être sanctionnés par la fédération.