Yahoo Actualités Rugby: "Trop bronzé", un cas présumé de racisme et d'apologie du nazisme dans les rangs d'un club d'Ardèche
Le rugby français de nouveau dans la tourmente? Après un été mouvementé par le cas Melvyn Jaminet, auteur de propos racistes, et l'affaire Jegou-Auradou, accusés de viol aggravé en Argentine, un club ardéchois connaîtrait des cas de racisme et d'apologie du nazisme dans ses rangs. Les faits se seraient déroulés dans le club du Bassin de Crussol, dans la catégorie des moins de 16 ans.
Insulté de "vendeur de tapis"
Selon le Dauphiné Libéré, un jeune licencié estime subir des actes racistes de la part de ses coéquipiers et de son entraîneur. Les propos "vendeur de tapis" et "trop bronzé" auraient été utilisés à son égard. "J’espère que tu manges du porc", lui aurait également dit son coach.
Les faits ne se seraient pas arrêtés là. En plus de ces déclarations, des photos et sondages (également à caractère raciste, pouvant même aller jusqu'à de l'apologie du nazisme) auraient été envoyés dans des groupes de messageries. "Un dos griffé au symbole de la croix gammée", "pour ou contre les arabes?"....
"Au début, j’ai pris ça pour des blagues, mais à un moment, j'ai compris que ce n’était pas pour rigoler", a réagi le jeune joueur, après cette accumulation de faits.
Réactions de la FFR, du club et du Comité départemental de rugby de l'Ardèche
La famille du joueur aurait tenté de régler cette situation, en vain. Bien que plusieurs réunions entre la famille du joueur, l'entraîneur et les membres du club aient eu lieu, la mère de la présumée victime dit "n'avoir jamais été prise en compte."
Conséquence: l'affaire est arrivée jusqu'à la justice, où une main courante pour "discriminations" a été déposée. Créée depuis 2018 par la FFR, la C3PR (cellule de prévention et de protection des populations rugby) a aussi été sollicitée par la mère du joueur. L'affaire est ensuite remontée jusqu'au président de la Fédération, Florian Grill.
Après l'article publié par le Dauphiné Libéré, le club du Bassin de Crussol a réagi. "Le bureau directeur du club, qui a eu connaissance de ces faits il y a maintenant plusieurs mois, a agi rapidement en rencontrant la famille et les personnes incriminées. (...) Le bureau directeur du club a pris attache auprès de la Fédération française de rugby (FFR), la ligue Auvergne-Rhône-Alpes de rugby et du comité départemental", a annoncé le club ardéchois, et a également tenu à rappeler "qu'en aucun cas, le club ne cautionne, s’ils sont avérés, les propos et les actes. Le club ne manquera pas d’aligner d’éventuelles sanctions à celle des autorités."
Mentionné par l'article du Dauphiné Libéré et par le club du Bassin de Crussol, Lydie Bonnet, présidente du comité départemental de rugby de l’Ardèche s'est également exprimée, en assurant "être tenue d'un devoir de réserve et de neutralité."
