Le Royaume-Uni et l'Afrique du Sud refusent d'affronter des femmes lors de la Coupe du monde de rugby des parlementaires

Les femmes renvoyées au vestaire... Quelques jours avant le début de la Coupe du monde de rugby, qui a débuté en France vendredi, se déroulait une autre Coupe du monde: celle des parlementaires. Organisé du 31 août au 7 septembre à Toulouse, Sarlat et Paris, ce tournoi voit s'affronter huit sélections non-professionnelles: la France, l’Afrique du sud, l’Argentine, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, l’Irlande, le Royaume-Uni et le Parlement européen.

Celles-ci sont composées de parlementaires en poste ou anciens, de collaborateurs ou d'agents des parlements. Des équipes devenues mixtes pour la plupart, depuis la dernière édition au Japon en 2019. Sauf que cette année, le Royaume-Uni et l'Afrique du sud ont tout bonnement refusé d'affronter des sélections qui comprendraient dans leurs rangs des femmes, comme le révèle Le Monde. Trois garnissaient notamment ceux de l’équipe de France parlementaire.

Cazeneuve: "C’était la dernière fois que nous acceptions de jouer sans modifier le règlement"

Les deux délégations l'avaient signifié plusieurs semaines avant le début de la compétition, invoquant le fait que les femmes n’ont le droit de prendre part qu’à des rencontres dites de rugby loisir (où l’on plaque à la taille), puisque les fédérations de rugby ne peuvent assurer les joueurs lors de matchs pratiquant le plaquage au plexus si des femmes y participent.

Un argument, s'il est recevable d'un point de vue réglementaire, qui a quelque peu gâché la fête durant ce tournoi qui se veut inclusif. "Ce refus des Sud-africains et des Anglais a carrément jeté un froid sur l’ensemble de l’événement, qui est autant sportif que diplomatique, a regretté Annaïg Le Meur, vice-présidente du XV parlementaire français et députée Renaissance, qui est aussi la kiné de l’équipe. Ils ont détourné le jeu: notre but n’est pas de gagner mais de partager un temps avec les autres nations amoureuses du rugby."

"Il n’y a aucune raison que les femmes ne jouent pas, nous avons été très clairs sur le fait que c’était la dernière fois que nous acceptions de jouer sans modifier le règlement pour les prochains matchs", clame de son côté Pierre Cazeneuve, député Renaissance. Pour la petite histoire, l'équipe de France parlementaire s'est classée troisième du tournoi, en remportant la petite finale 24-17 contre l’Afrique du sud. Avant le match, les trois joueuses tricolores laissées de côté ont manifesté symboliquement leur désaccord en rejoignant leur équipe, avant de devoir faire demi-tour.

Article original publié sur RMC Sport