« Le Roman de Jim », le grand mélo de l’été
Il flotte comme un parfum de commencement du monde, une extase sensuelle qui évoque les chefs-d'œuvre de Terrence Malick, dans la première partie du Roman de Jim, le nouveau film d'Arnaud et Jean-Marie Larrieu. On y découvre un véritable Éden sis parmi les hautes herbes du Jura. Dans ce paysage de toute beauté vivent Aymeric (Karim Leklou) et Florence (Laetitia Dosch), qui inventent au jour le jour une façon de faire famille. Aymeric, doté d'une carrure de rugbyman et d'une exquise délicatesse d'âme, élève Jim (Eol Personne), le fils de Florence et d'un autre homme, depuis sa naissance. Entre ce petit garçon et lui, c'est une entente évidente, une complicité supérieure. « Parce que c'était lui, parce que c'était moi », pourrait dire Aymeric… si toutefois ce grand taiseux exprimait ses sentiments.
Pourtant – et les lecteurs du beau roman de Pierric Bailly (paru en 2021 chez P.O.L) ne s'en étonneront pas –, ce bonheur tranquille ne va pas durer. Car le père biologique de Jim, Christophe (Bertrand Belin), surgit du bois.
« Ce qui nous intéressait dans ce sujet de la paternité, expliquent les frères Larrieu (chacun finissant la phrase de l'autre), c'est que traditionnellement le père n'est jamais assuré de savoir d'où vient l'enfant… sinon du ventre de la mère. Tout père adopte son enfant. Il y a une rencontre nécessaire. Et puis nous étions tellement touchés par ce personnage d'Aymeric, un garçon comme on n'en a jamais vu au cinéma… » Un garçon qui se découvre [...] Lire la suite