La Rochelle: "On est vraiment fiers de lui", le retour de Jegou salué par le public et ses coéquipiers
Il a d’abord eu droit à des applaudissements nourris à l’évocation de son nom lors de la présentation des équipes. Rien de comparable toutefois avec la standing ovation qui a accompagné son essai inscrit à l’heure de jeu. Visiblement ému, il a alors répondu au public de Marcel-Deflandre d’un cœur avec les mains. Samedi, Oscar Jegou retrouvait les terrains pour la première fois depuis le déclenchement de "l'affaire de Mendoza". Toujours poursuivi pour viol en Argentine, l’international français était titulaire lors de la victoire du Stade Rochelais face au Stade Français (35-18).
"On est vraiment fiers de lui. Il a fait un super match. Même s'il a traversé des moments difficiles ces derniers mois, on a toujours été là pour lui. Il doit être fier de sa performance aussi, parce qu'il est vraiment un bon joueur, et j'espère qu'il va continuer sur cette lancée", a salué le capitaine et trois-quart rochelais Dillyn Leyds. Même constat du côté de Donnacha Ryan, entraîneur des avants du club maritime: "C'est un super joueur. Ce n'est pas une surprise pour nous, on a la chance de le voir à l'entraînement chaque jour. Il est très lucide et il connaît bien son rôle sur le terrain. Les trois dernières semaines, il a été très motivé et efficace grâce à ses qualités. On espère qu'il pourra continuer comme ça pour le reste de la saison."
"Il avait vraiment à cœur de faire un bon match"
Jegou avait repris l'entraînement fin septembre, mais son retour à la compétition avait été retardé par son club qui s'était initialement fixé comme ligne de conduite d'attendre une décision de non-lieu de la justice argentine. Les différents reports de l'audience, mais aussi la pénurie de troisièmes lignes, ont fait évoluer cette position. "Oscar, c'est un joueur de rugby qui dégage beaucoup d'énergie. Ça a toujours été sa force d'être présent, d'enchaîner les actions et de se donner à fond. C'est pour ça qu'il joue, parce qu'il prend du plaisir sur le terrain. Je pense qu'il avait vraiment à cœur de faire un bon match, surtout après les semaines un peu compliquées qu'il a vécues, lui et le club", soulignait samedi soir son coéquipier Matthias Haddad.
Avec le deuxième ligne de Pau, Hugo Auradou, qui a retrouvé les terrains début octobre, Jegou est toujours inculpé de viol aggravé par la justice argentine pour des faits présumés qui seraient survenus à Mendoza, dans la nuit suivant leur première sélection en équipe de France contre l'Argentine, le 6 juillet dernier. Une audience devant étudier la demande de non-lieu des deux joueurs, repoussée à plusieurs reprises et initialement prévue vendredi, a été repoussée sine die. Les deux joueurs affirment depuis le début que les relations sexuelles avec la plaignante, une Argentine de 39 ans rencontrée en boîte de nuit, étaient consenties et sans violence. Son avocate a dénoncé au contraire un viol avec "violence terrible".
D'abord placés en détention provisoire puis assignés à résidence à Mendoza, les deux internationaux, âgés de 21 ans, ont été libérés mi-août, puis autorisés à rentrer en France début septembre.