Robert de Luxembourg : bon goût ne saurait mentir

Château Haut-Brion, acquis en 1935 par Clarence Dillon, est à l’origine du groupe dirigé par Robert de Luxembourg. - Credit:
Château Haut-Brion, acquis en 1935 par Clarence Dillon, est à l’origine du groupe dirigé par Robert de Luxembourg. - Credit:

Il est toujours délicat de rencontrer quelqu'un sans savoir comment s'adresser à lui. Et sans doute encore plus maladroit de le lui demander, sous le motif un peu fallacieux de le comprendre. Robert de Luxembourg est élégant de naissance : il ne s'offusque pas des doutes de son interlocuteur, avec cette politesse des personnes nées sur les marches d'un trône – celui du grand-duché dont il porte le nom et dont sa grand-mère, Charlotte, fut la souveraine de 1919 à 1964.

Son prédicat d'altesse royale – qu'il tient de son grand-père Félix de Bourbon-Parme, époux de Charlotte, frère de la dernière impératrice d'Autriche-Hongrie, Zita, et par qui il descend de Charles X et de Louis XIV et cousine avec toute l'Europe – et son titre de prince d'une famille régnante – il est le cousin germain du grand-duc Henri – conduisent à l'appeler « monseigneur ». Il n'y tient pas particulièrement. Ses collaborateurs préfèrent « prince Robert », un peu à l'américaine.

Logique somme toute : il préside aux destinées d'un groupe viticole à qui il a donné le nom de son arrière-grand-père, le banquier d'outre-Atlantique Clarence Dillon. En 1935, ce dernier fit l'acquisition de rien de moins que le plus prestigieux des vins de Bordeaux, Château Haut-Brion. Un ancrage qui lui vaut, dans le Bordelais, l'apostrophe amicale de Bob de Lux' – et là, il sourit : « Personne ne m'appelle Bob ! J'ai moi-même lancé ce surnom en faisant croire que je pensais en faire une marque ! »

Identité

Il y a [...] Lire la suite