Retrouvailles amicales : « C’est comme si on ne s’était jamais quittées… »

« La simple vue de sa photo m'a émue ! » Lorsque le profil d'Anne-Marie, sa meilleure amie d'école élémentaire, apparaît, suggéré par l'algorithme de Facebook, sur l'écran de son smartphone, « c'est une foule de souvenirs qui se bousculent ». Elles ne se sont pas vues depuis près de cinquante ans, après que les parents d'Hélène, aujourd'hui 59 ans, ont quitté la capitale pour la région parisienne. « Je lui ai adressé un premier message dans lequel je disais : “Tu te rappelles ?” », relate-t-elle. « Quelques jours plus tard, on se retrouvait. Et c'était comme si on ne s'était jamais quittées… »

Comme Hélène, nombre d'entre nous sont tentés de renouer avec de vieilles amitiés. Une quête longtemps aléatoire, désormais facilitée – voire favorisée – par les réseaux sociaux et autres sites dédiés, à l'image de Copains d'avant ou trombi.com (respectivement 13 et 10 millions de membres). Outre la tentation de la curiosité, ou le besoin de rompre une solitude, « chercher à retrouver de vieux amis relève avant tout d'une nostalgie, et dans le bon sens du terme », souligne Saverio Tomasella, psychanalyste et auteur de Ces amitiés qui nous transforment (Eyrolles, 2018).

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« Les amitiés d'enfance et d'adolescence sont très constituantes, expose ainsi le spécialiste. Les amis d'alors ont traversé, avec nous, les mêmes processus d'apprentissage (nos joies, nos peines…), ont connu nos familles. Ils nous connaissent intimement. Les retro [...] Lire la suite