Rendez-vous avec Bambou : « Si Serge avait su qu’il souffrait d’un cancer, il se serait mis une balle »
Rendez-vous dans un salon de l'hôtel des Beaux-Arts (Paris 6e), lieu célèbre pour avoir hébergé deux ans durant l'écrivain scandaleux Oscar Wilde. Bambou est assise sur une banquette de l'alcôve, elle n'est pas Dorian Gray : son beau visage semé de grains de beauté n'est plus celui de sa dure et folle jeunesse, mais elle affiche à 65 ans une mine harmonieuse, des traits fins et gracieux. Elle apparaît timide.
L'endroit n'est pas anodin, elle venait ici avec Serge passer une nuit de temps en temps, pour briser les habitudes du couple. Bambou n'avait jamais raconté en détail ses dix années de vie commune avec Gainsbourg. Elle s'y est enfin résolue, avec Pas à pas dans la nuit. Pourquoi maintenant, 33 ans après la mort de ce dernier ? « Étienne Daho m'a convaincue. Les gens disent n'importe quoi sur Serge et moi. J'ai réfléchi un mois, et je me suis lancée. Ce fut une excellente thérapie pour moi qui n'ai jamais pu en suivre une. Je me suis débarrassée de plein de choses. »
À LIRE AUSSI L'émotion de Charlotte dans la maison de Serge GainsbourgAu commencement, Bambou n'existait pas. Caroline Paulus est née en 1959 dans le Lot-et-Garonne. Enfance tragique, absolument détestable. La mère, d'origine chinoise, internée dans un camp au Vietnam, a épousé sur place un militaire français. Avec lui, elle a cinq filles et un fils, qu'elle laisse à la DDASS une fois en France. Tous sont confiés à différentes familles d'accueil. L'horreur dans le Morvan débute, « un pays de [...] Lire la suite