Rencontre avec Mariangela Sicilia, nouvelle voix de l’Italie
Se tenir dans les arènes de Vérone, ce somptueux amphithéâtre en pierre rose qui, chaque été depuis cent un ans, se remplit à bloc d'amateurs d'art lyrique, c'est se retrouver à « l'endroit le plus italien de la terre » : voilà du moins ce que proclame un slogan publicitaire pour le festival d'opéra affiché un peu partout dans la ville de Roméo et Juliette. Alors, y rencontrer, quelques heures avant une représentation de Turandot, Mariangela Sicilia, merveilleuse soprano que son nom semble avoir prédestinée au rôle d'ambassadrice de l'italianité, prend des allures de symbole.
« Je ne sais pas si je suis la plus italienne de la terre, note avec un sourire amusé la brune trentenaire, mais je suis, c'est indéniable, une Calabraise qui vit à Bologne et chante surtout de l'opéra italien, notamment du Puccini, même si cet été à Vérone je chante aussi Micaëla dans Carmen. » Cet été, elle incarne aux arènes celle qu'elle appelle « la Liù », le rôle le plus poignant du dernier chef-d'œuvre de Giacomo Puccini : « C'est la dernière femme de Puccini, sa dernière création. Il écrit la mort de Liù et ensuite il meurt. Elle est là pour donner amour et espérance. »
Dans la fable de Puccini, située dans une Chine de légende, Liù est une jeune esclave qui se sacrifie par amour pour le héros, Calaf, et « décongèle le cœur de la princesse Turandot ». Elle chante avant de mourir le déchirant « Signore, ascolta », un air fameux, très prisé des plus grandes sopranos lyriques comme [...] Lire la suite