Référendum, immigration, conférence sociale… Ce qu’Emmanuel Macron propose aux chefs de partis dans sa lettre
POLITIQUE - Six pages consacrées à l’international, la question du référendum, la promesse d’une conférence sociale… Une semaine après les rencontres de Saint-Denis avec les chefs de parti, Emmanuel Macron leur a fait parvenir, ce jeudi 7 septembre, une lettre dans laquelle il résume les échanges et fait ses propositions pour la suite. Car le chef de l’État propose d’ores et déjà un nouveau rendez-vous dans les prochains mois.
Il y a des sujets qui ont fait « consensus », comme le « soutien unanime à l’Ukraine », la mise en place d’un « débat parlementaire » sur la relation avec les pays d’Afrique. D’autres sujets, beaucoup moins, notamment la question d’un élargissement ou d’un recours simplifié au référendum, constate Emmanuel Macron.
« La discussion n’a pas fait émerger de consensus », écrit le président. Néanmoins, Emmanuel Macron s’engage à « faire une proposition sur ce sujet dans les semaines qui viennent qui permettra de poursuivre notre échange que je souhaite conclusif lors de notre prochaine rencontre », souhaitée dès cet automne.
« Un référendum sur le référendum »
« La Constitution restreint vachement le champ de référendum », a souligné le porte-parole du gouvernement et ministre en charge de la vie démocratique Olivier Véran, invité de France Inter. « Une des questions posées à Saint-Denis, c’est faut-il changer cet article (11, qui définit les champs d’application du référendum, ndlr) ? Moi j’y suis favorable si d’aventure c’était le choix du président de la République », ajoute-t-il, défendant ainsi l’idée d’un « référendum sur le référendum ».
Cet élargissement éventuel du référendum profitera-t-il à la droite et à l’extrême droite qui réclament l’avis des Français sur la politique migratoire ? Relancé à plusieurs reprises, le porte-parole du gouvernement a esquivé la question.
Dans sa lettre, Emmanuel Macron, lui, ne ferme pas la porte. « La question de l’immigration sera traitée d’une part au Parlement dès cet automne au travers du projet de loi du gouvernement, d’autre part à travers la question du référendum et des changements de la Constitution éventuels précédemment évoqués », assure-t-il.
Conférence sociale en octobre
Parmi les autres sujets abordés, Emmanuel Macron confirme la tenue d’une conférence sociale « en octobre 2023 » pour aborder « la question des branches où la rémunération est inférieure au salaire minimum et sur l’évolution des salaires et des revenus ». La tenue de cet évènement, évoqué dès le 30 août au soir, avait été saluée par le numéro 1 du PS Olivier Faure comme la seule annonce positive de la rencontre.
Enfin, Emmanuel Macron promet d’« associer » les partis politiques à différents travaux : les projets sur « la solidarité entre les générations et la dépendance », (la loi « bien vieillir », plusieurs fois annoncée comme imminente, n’a cessé d’être repoussée) ainsi qu’au plan de Planification écologique - les annonces ont là encore été moult fois renvoyées à plus tard - avec une présentation aux chefs de partis par la Première ministre Élisabeth Borne. Selon l’Élysée, elle pourrait avoir lieu courant septembre.
« Je vous propose de lancer sur ces bases le suivi concret de nos échanges », écrit Emmanuel Macron. Les intéressés dans l’opposition comme dans la majorité sont invités à soumettre leurs « propositions de modification ou d’ajout d’ici dimanche soir. » Un petit devoir maison.
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