"Est-ce qu'il y a un numéro vert?": la "JOstalgie" plane sur la France après la fin des JO 2024

Voilà, c'est fini. Au terme d'une folle quinzaine marquée par un immense engouement populaire doublé d'un record de médailles pour la France, la page des Jeux Olympiques de Paris a officiellement été tournée dimanche soir. Mais avant même l'extinction de la vasque olympique, nombreux étaient les Parisiens, les touristes ou les bénévoles à être gagnés par une pointe de nostalgie.

"J'ai pas du tout envie que ça se termine", a reconnu au micro de BFMTV une spectatrice venue regarder la cérémonie de clôture sur grand écran à Paris. "On a vécu quinze jours de communion, tout le monde était hyper heureux. Ça va beaucoup me manquer."

"Est-ce qu'il y a un numéro vert?"

Au Club France dimanche soir, qui a rassemblé athlètes tricolores et supporters au parc de la Villette pendant deux semaines, l'ambiance était plus calme que les jours précédents et un même vague à l'âme teinté d'humour semblait gagner ceux présents sur place.

"On ne sait pas ce qu'on va faire maintenant", a confié une supportrice à BFMTV. "On est désespérés. Est-ce qu'il y a un numéro vert?"

"C'était incroyable", a ajouté une autre. "On se réveillait, on regardait les JO. L'après-midi, les JO. Le soir, les JO, et on dormait JO."

Un retour à la réalité "un peu dur"

Il y en a d'autres qui ont vécu du matin au soir au rythme des Jeux olympiques pendant une quinzaine de jours: ce sont les 45.000 bénévoles qui ont permis à cet événement de se dérouler sans accroc.

"Ça va être un petit peu triste puisqu'on a passé deux semaines, tous les jours, sur le site", a expliqué dimanche l'un d'entre eux au stade Pierre-Mauroy de Lille, où se disputaient les compétitions de basket et de handball. "On a fait beaucoup de rencontres. On a vibré autour de tous les autres sports. Demain (lundi), le retour à la réalité va être un petit peu dur."

Cette appréhension du lendemain n'a rien d'anormal, comme l'explique Roland Gori, professeur de psychologie à l'université Aix Marseille, à nos confrères du Huffington Post. "Il est fréquent qu’après un moment d’élation (état d'excitation euphorique, NDLR), d’excitation maniaque, d’euphorie, le lendemain c’est la gueule de bois, d’où le sentiment de tristesse, d’ennui et de mélancolie".

Un sentiment qui a été exacerbé selon lui par "le climat d'incertitude, d'insécurité, d'inquiétude" qui prévalait avant les Jeux olympiques. "Tout cela a été épongé par la beauté du spectacle", souligne le psychologue.

"Les corps sont usés"

Un soupçon de mélancolie n'empêche cependant pas d'être soulagé par la fin de JO qui ont mis à rude épreuve les organismes, et pas seulement ceux des athlètes. "C’était incroyable à vivre! Mais le retour au calme, on en a besoin. Les corps sont usés. On est épuisés", raconte au Parisien Audrey, employée d'une brasserie à Vaires-sur-Marne où se tenaient les épreuves d'aviron et de canoë-kayak et qui a accueilli jusqu'à 36.000 spectateurs par jour.

"J’ai adoré rigoler et danser avec les clients après le service. Tout ça va me manquer", raconte aussi au quotidien Difra, patronne d'un café-restaurant dans la commune de 13.500 habitants. "Mais c’est beaucoup de travail et de stress. Je tiens avec les nerfs, mais je n’en peux plus."

Et pour ceux qui en redemanderaient, les Jeux paralympiques, qui se tiendront du 28 août au 8 septembre, vont bientôt prendre le relais à Paris. "Ils vont nous aider à passer le cap", estimait dimanche une supportrice au Club France.

Article original publié sur RMC Sport