"Qu'attend l'État pour réagir?": les oppositions fustigent la gestion de la crise de l'eau à Mayotte
"Quelle honte!" Dès ce lundi, les habitants de Mayotte n'ont accès à l'eau courante qu'un jour sur trois, les autorités ayant annoncé des coupures durant 48 heures toutes les 24 heures. Frappé par une grave sécheresse, le département manque d'eau, et les 300.000 habitants doivent composer avec des coupures depuis des mois.
"Un certain nombre de travaux d'urgence, financés et engagés, sont en cours de réalisation afin d'apporter une amélioration de la ressource d'ici la fin de l'année", a annoncé Gilles Cantal, préfet chargé de mission "eau" auprès du préfet de Mayotte depuis juin, lors d'une conférence de presse ce lundi. "Il faut tenir le coup jusqu'au mois de novembre", a-t-il exhorté.
Un gouvernement "incapable d'anticiper"
Une gestion de crise vivement critiquée par les oppositions de tout bord, du Rassemblement national à la France insoumise. Sur X (anciennement Twitter), Marine Le Pen juge ainsi "indigne de continuer à délaisser Mayotte". "Comme dans tous les domaines, le gouvernement a été incapable d'anticiper, plongeant les Mahorais dans la plus grande précarité. Il est urgent de réagir!", ajoute l'ancienne présidente du RN.
Tandis que Jean-Luc Mélenchon appelle lui "à l'aide", "au secours", le député insoumis de l'Essonne Antoine Léaument se demande ce "qu'a fait le gouvernement". "Rien", répond l'élu.
À droite, le chef du parti Les Républicains Éric Ciotti fustige un "abandon" des territoires ultramarins, une "honte alors que l’île est déjà sous tension".
Les infrastructures de l'île, capables de produire 38.000 m³ d'eau au maximum, ne parviennent plus à subvenir aux besoins de sa population, d'environ 40.000 m³ par jour. Les deux réserves collinaires dont dépend l'approvisionnement en eau potable des habitants sont quasiment vides et la prochaine saison des pluies n'est attendue qu'en fin d'année.