« Qu’ils se démerdent entre eux ! » : Macron ou le blues du président

Le président Emmanuel Macron au Havre (Seine-Maritime), le 12 septembre 2024.  - Credit:Benoit Tessier/AP/Sipa
Le président Emmanuel Macron au Havre (Seine-Maritime), le 12 septembre 2024. - Credit:Benoit Tessier/AP/Sipa

Le chef de l'État, de l'aveu de certains de ses proches, traverserait une petite phase de « décompression » post-dissolution ratée et échec de son camp aux élections législatives anticipées. Lesquelles l'ont contraint à nouer une alliance Frankenstein avec la droite, alors même qu'il n'était plus en position de force, pour constituer le gouvernement le plus précaire de la Ve République, dont la durée de vie sera potentiellement plus courte que les 75 jours qu'il a fallu pour le mettre sur pied !

On pouvait péniblement imaginer pire résultat. « Vous imaginez ce que c'est pour lui, défend un fidèle, d'être assis à la table du Conseil des ministres à côté de Bruno Retailleau, le nouveau ministre de l'Intérieur, qui le regarde depuis sept ans comme un accident de l'histoire ? »

Une période de « dépressurisation »

Pire encore, ce président, qui avait l'habitude de tout régenter jusqu'au moindre détail, voit le pouvoir lui échapper et les décisions se prendre à Matignon, alors que tout remontait jusqu'alors à Alexis Kohler, le puissant secrétaire général du palais. Exit le fauteuil réservé au conseiller élyséen dans les réunions interministérielles, les fameuses « RIM ». Adieu les conseillers partagés entre les deux rives de la Seine.

Pour qualifier cet attelage baroque, l'Élysée a forgé le barbarisme institutionnel de « coexistence exigeante ». On serait plutôt tenté de parler de cohabitation Canada Dry. « Vous vous rendez compte, dit un autre proche, ce que c'est [...] Lire la suite