Pourquoi a-t-on « le blues du dimanche soir » ?
Nous sommes dimanche soir. Un sentiment diffus de morosité, une vague d'angoisse sourde s'emparent insidieusement de vous, et viennent anéantir les dernières heures de votre week-end. Le constat est sans appel : vous êtes en proie au « blues du dimanche soir ». « Aussi loin que je me souvienne, je l'ai toujours ressenti, songe Elena, 34 ans, juriste à Paris. Quoi que je fasse ou entreprenne, c'est invariable : le moment est maussade, je rumine et mon moral s'effondre… »
Comme elle, un Français sur deux éprouverait, le dimanche, cette lente montée de spleen et d'anxiété, sondait en 2016 le professeur en psychiatrie Florian Ferreri, dans son essai Vaincre le blues du dimanche soir (Hachette). Un « mélange d'ennui profond et de préoccupations », pouvant se traduire par des symptômes psychologiques (angoisse, lassitude, tensions) et physiques (fatigue, maux de ventre, palpitations).
« Je le rapproche de l'effet d'un deuil », observe Elena, évoquant la « brèche temporelle » que constituent ses week-ends, généralement « calmes », dans une semaine chargée et ritualisée par le travail. « Longtemps, je n'ai rien fait ou, pire encore, remis au dimanche soir ce que je ne voulais ou ne pouvais pas faire en semaine. C'était une épreuve, un moment à fuir. »
« Trop tard pour faire quelque chose… »
« Beaucoup réservent cette soirée aux activités les plus contraignantes [tâches ménagères, acquittement des factures…], fatalement cela joue sur le moral », observe à ce titre Flor [...] Lire la suite