"Du pur Hollywood", "une sérieuse déception": les médias américains divisés par le concert sur la plage pour LA 2028
Le flambeau a été transmis. Après deux semaines de "parenthèse enchantée", Paris a clôturé les Jeux de la XXXIIIe olympiade de l'ère moderne ce dimanche 12 août lors d'une cérémonie qui a illuminé le Stade de France. Une cérémonie qui s'est exportée jusqu'à Los Angeles, la ville qui organisera à son tour l'événement sportif mondial en 2028.
Tom Cruise a entamé le relais en sautant en rappel du Stade de France avant de transporter, dans une séquence pré-enregistrée, le drapeau olympique jusqu'en Californie, appuyé par les relais de plusieurs athlètes américains.
"Un gémissement d'autosatisfaction"
Après quoi un concert, lui aussi préenregistré, s'est tenu sur la plage de Long Beach à Los Angeles avec une brochette de stars: les Red Hot Chili Peppers, Billie Eilish et l'une des mascottes des JO à Paris Snoop Dogg.
Une séquence qui n'a pas fait l'unanimité au sein de la presse américaine. Commentant en live cette cérémonie de clôture, le New York Times s'est montré particulièrement virulent.
"Après l'ampleur et l'ambition du spectacle parisien, un big bang, la passation de pouvoir s'est faite en un gémissement d'autosatisfaction", écrit le quotidien new yorkais.
Avant d'ajouter: "Billie Eilish a fait preuve d'émotion et Snoop Dogg a fait venir l'invité le moins inattendu, Dr. Dre".
Une "sérieuse déception"
Pour le New York Times, Los Angeles a réduit la séquence "à un divertissement de fête sur la plage" et parle d'une "sérieuse déception".
Les journalistes pointent "un changement d'ambiance entre l'événement artistique et conceptuel français et le bruit ambiant de Los Angeles" et ont vécu cela comme "un véritable choc".
"Je ne suis pas sûr que ces clichés soient ce que les États-Unis ou Los Angeles ont de mieux à offrir", ont-ils ajouté, espérant encore à ce moment-là que la "mise soit sauvée en parachutant Beyoncé".
Le Los Angeles Times a quant à lui comparé la séquence filmée "à une émission spéciale 'Spring Break' de MTV", une chaîne de télévision américaine autrefois spécialisée dans la diffusion de clips musicaux, avec pour cible d'audience des jeunes adultes et adolescents.
Avec pour paysage, la plage de Long Beach, facilement confondue avec Venice Beach: le "bord du Pacifique" qui est "peut-être le seul paysage du sud de la Californie qui puisse rivaliser avec Paris".
"Esthétiquement, c'était comme quitter un cinéma sombre après un mystérieux film étranger et marcher vers la lumière vive d'un centre commercial américain bruyant", commente le quotidien californien qui pense que les palmiers sur les images "ont été transportés par camion".
"Heureusement, les choses ne se sont pas arrêtées là. Nous sommes retournés dans l'obscurité du Stade de France", a continué le Los Angeles Times.
Du "pur Hollywood"
Le média Deadline est plus mesuré et vante du "pur Hollywood". "À côté de l'art de Paris, cela a pu sembler si américain", est-il écrit tout en concédant que la séquence de Los Angeles n'est "pas beaucoup sorti des sentiers battus".
"Los Angeles a clairement l'intention de faire le plein de fric et de cirque en 2028 et de donner aux gens ce qu'ils veulent", concède Deadline. Un ton plus positif que l'on retrouve également chez CNN ou le Washington post.
Ce célèbre quotidien n’avait d’yeux que pour Tom Cruise qui a "donné le 'la' de ce qu’il faut attendre des Jeux d’été 2028 à Los Angeles” quand CNN parle de la manière "la plus Hollywoodienne possible de transmettre le drapeau olympique".
Le média américain a estimé que "c'était une façon très LA de commencer la prochaine Olympiade et cela a définitivement donné le ton de ce qui nous attend dans la Cité des Anges dans quatre ans".