PSG: pourquoi Ousmane Dembélé est à un tournant de sa carrière
Aujourd'hui, le football français compte deux attractions majeures: Kylian Mbappé et Bradley Barcola. Mais pas Ousmane Dembélé. Au regard de son âge (27 ans), de son CV, du montant total de ses transferts et des espoirs placés en lui depuis ses débuts fracassants au Stade Rennais, l'ailier droit a tout pour être un incontournable. Et pourtant non.
Au Paris Saint-Germain, la lumière est à gauche ou au milieu sur Vitinha et João Neves. En équipe de France, après avoir été déclassé à l'Euro, il n'a pas été du onze presque type lancé contre l'Italie et son entrée a laissé à désirer. Il est fort heureusement parvenu à trouver le chemin des filets lors de la victoire 2-0 contre la Belgique. Comme un symbole? Et si ce but relativement anecdotique était le marqueur d'un renouveau? Car Ousmane Dembélé est sans doute à un tournant de sa carrière.
Seulement sept buts avec le PSG
Avec la nouvelle formule de la Ligue des champions qui approche, la concurrence qui s'est renforcée en Ligue 1 et le départ de Kylian Mbappé, la réalité footballistique impose que "Dembouz" délivre à présent des performances de leader technique, en adéquation avec le numéro 10 qu'il porte dans le dos. Ce qui passe par de meilleures décisions dans le deniers tiers du terrain, des centres de meilleure qualité, et in fine une augmentation de ses statistiques.
Même si l'apport dans le jeu de Kylian Mbappé laissait à désirer, c'est tout de même une manne d'une trentaine de buts qui est partie vers le Real Madrid. Pour un attaquant de la trempe d'Ousmane Dembélé, dans une équipe telle que le PSG, difficile de justifier un maigre total de sept buts en 45 matchs.
Certes, ses deux réalisations en quarts de finale de Ligue des champions avaient été cruciales. Elles avaient été largement saluées, aussi parce qu'il s'agissait d'un fait exceptionnel, alors que ce devrait être la norme. Car tout ceci n'est pas qu'une affaire de chiffres, mais aussi une donnée qui est prise en compte par les défenseurs adverses. "Quand il déborde, les autres joueurs sont comme des spectateurs qui regardent comment l'action va finir", avait déploré l'entraîneur argentin Jorge Sampaoli pour So Foot.
"Un épicurien du football"
L'intéressé a fini par en prendre conscience. "On me dit que je suis trop généreux et que je cherche toujours à faire la passe, a confié Ousmane Dembélé au micro de TF1 au terme du rassemblement avec les Bleus. Cette saison, je vais essayer de tenter encore plus ma chance. Le coach Luis Enrique me le rabâche tout le temps. Il me dit toujours de prendre ma chance, mais surtout de cadrer même si le ballon est contré car il peut y avoir un coéquipier pour marquer. À chaque entraînement, j'essaie de travailler ça".
Auparavant, être exigeant avec lui était plus difficile en raison de ses blessures récurrentes. Les passages à l'infirmerie l'ont fait manquer près de 150 matchs avec le FC Barcelone. Impossible dans ces conditions de prouver sa valeur et tout simplement de progresser. "Il a coûté très cher et n’a pas laissé un grand souvenir", tranchait Edgar Fornos, ancien de Barça TV. "On attendait un rendement de crack mais il n’avait pas la forme. Il a remplacé Neymar mais les gens n’ont pas connecté avec lui. Tous les ans, on disait que c’était son année", abondait Jaume Marcet, ancien attaché de presse de Luis Enrique au Barça B.
Cette fragilité physique est peut-être ce qui lui a fait prendre du retard sur les temps de passage. Mais c'est désormais derrière lui. Reste donc une question: Ousmane Dembélé est-il en mesure de rattraper ce temps perdu et de faire évoluer son jeu?
Le sujet a suscité de vives réactions dans Génération After sur RMC: "Je suis abasourdi par Ousmane Dembélé qui dit, à 27 ans, s'y mettre très sérieusement, a commenté Elton Mokolo. Pour moi, c'est un épicurien du football. Il veut profiter du football, mais à un moment donné il faut être tueur. Il faut être habitué par cette idée de faire la différence. Parce que le plus dur dans le football, et la chose la plus importante, c'est de marquer le but. Quand je vois un Federer faire des gammes à plus de 30 ans ou Stephen Curry travailler les trois points... Ce sont des gars qui ont tout gagné. Pourtant, ils sont animés par cette idée de progresser encore plus".
"Il ne faut pas qu'il passe d'un excès à l'autre, a observé pour sa part Daniel Riolo dans l'After Foot. J'aimerais qu'il soit juste, qu'il prenne les bonnes décisions. (...) On ne parle pas d'un mauvais joueur. On a tous le sentiment quand on le voit que, s'il prenait la bonne décision ou qu'il ratait un peu moins, ce serait une bombe atomique, un joueur hors-norme". Ou au moins le meilleur joueur du championnat, ce à quoi il peut d'abord aspirer.