PSG: hiver, nouveau projet sportif, banderole Gaza... Comment expliquer les tribunes clairsemées du Parc des Princes

Vendredi 22 novembre, au Parc des Princes. Le Paris Saint-Germain accueille Toulouse dans un stade où certaines tribunes sont loin d’être pleines. Une première depuis le début de la saison parisienne qui interpelle, alors que les dirigeants du club ont décidé de revoir leurs ambitions. Moins de superstars comme Lionel Messi, Kylian Mbappé et Neymar. Place à des joueurs expérimentés comme Marquinhos ou encore Achraf Hakimi. Mais en pré-saison, l’engouement est loin d’être retombé chez les habitués de l’enceinte située Porte d’Auteuil.

Le club a enregistré l’été dernier un taux de réabonnement historique avec 99,4% des supporteurs qui ont décidé de réinvestir pour cette saison. Soit 36.000 sièges vendus d’office dans le stade, avec les salons et les loges. En ce qui concerne les entreprises, Paris a aussi obtenu des engagements pluriannuels. Le bilan est déjà impressionnant, avec 148 guichets fermés consécutifs.

"Pour la revente c'est la bérézina totale"

Mais alors, comment expliquer ces nombreux sièges vides, notamment lors du match contre Toulouse? Une scène qui s’est reproduite le week-end dernier, face à Nantes. Au club, on avance d’abord la raison de la période hivernale, avec des soirées très froides. Mais aussi et surtout le nombre de reventes qui ont été beaucoup moins importantes. Sur le match contre le TFC, le club parisien affichait des volumes de 7000-8000 places revendues, un chiffre qui s’élève habituellement à environ 12.000 billets.

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"Pour la revente, c'est la bérézina totale. Les saisons précédentes, dans ma tribune, cela partait en moyenne à 150 euros en fonction des affiches. Là, je n'arrive plus à vendre mes places. Il faut appliquer un tarif minimum mis en place par le PSG, on ne peut pas imposer le prix qu'on veut. La conséquence, c'est qu'il y a des places qui ne se vendent pas, d'où les places vides", avance Julien, abonné en tribune Borelli.

"On a bien vu que lors du dernier match contre Toulouse, le stade n'était pas plein. Ce qui est sûr, c'est qu'il y a moins de demandes parce qu'il y a moins de stars. Sur la revente de billets, en tribune Auteuil, pour moi, c'est très particulier, le prix est 'capé' (comprendre "fixé) par le club. Maintenant, il peut y avoir des places de 20 euros à environ 50 euros", ajoute François.

Au PSG, le constat est bien différent. Au club, on explique que la stratégie en vigueur depuis 10 ans le protège des conséquences éventuelles d'un changement de projet sportif. Les abonnements conservent le même fonctionnement avec une reconduction automatique.

Mais ces derniers mois, le Parc des Princes a connu des périodes de remous avec le départ animé de Kylian Mbappé ou encore le tifo Gaza, qui a beaucoup divisé en tribunes. "J'ai des amis qui m'en parlent tout le temps... Le nouveau projet et les problèmes de reventes. J'en connais même un qui donne ses places très souvent à des proches parce qu'il n'arrive pas à les revendre. Même au prix minimum imposé par le PSG", conclut François.

Des "no shows" grandissants

Depuis une dizaine d’années, le Paris Saint-Germain essaie de lutter contre un tout autre phénomène: celui du "no show". Autrement dit, des personnes qui ont acheté des places ou qui sont abonnées au Parc des Princes, mais qui ont décidé de ne pas venir assister à une rencontre. Cela concerne aujourd’hui les plus grosses écuries européennes comme Manchester United, Manchester City, Arsenal ou encore le Bayern Munich.

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L'une des réponses apportées à ce phénomène reste le marché secondaire et notamment la plateforme de revente TicketPlace qui représente 2,5% des revenus billetterie du club. Au club, on indique que cette problématique de "no show" existait déjà alors que Messi, Neymar et Mbappé étaient dans l’effectif. Mais TicketPlace permet de lutter contre le marché noir qui est devenu quasiment inexistant pour le PSG.

Mais alors, comment lutter contre les sièges vides observés lors des affiches de championnat? Le club de la capitale a déjà lancé un premier dispositif depuis 2016 en virage Auteuil avec une prime d’assiduité. Si les abonnés assistent à un certain nombre de matches, ils ont une réduction sur leur abonnement la saison suivante.

Si le "no show" se développe dans d’autres tribunes du stade, cette mesure pourrait être élargie. Mais pas de quoi inquiéter pour l’heure en interne. Avec une demi-finale de Ligue des champions la saison passée, Paris a comptabilisé environ 160 millions d’euros de revenus liés à sa billetterie. Si le parcours européen s’avère aussi long cette saison, les revenus du champion de France pourraient se rapprocher des 200 millions d’euros.

Article original publié sur RMC Sport