PSG: comment Dembélé est devenu plus efficace face au but en Ligue 1

Depuis le début de sa carrière, les mêmes constats accompagnent les performances d’Ousmane Dembélé: l’ailier est l’un des meilleurs dribbleurs du monde, capable de créer d’énormes occasions, mais manque trop souvent ses derniers gestes. Ce fut encore le cas ce mercredi contre Gérone. De quoi faire hurler les supporters et déraper quelque peu l’entraîneur argentin Jorge Sampaoli, qui déclarait dans So Foot: "Ils (ses coéquipiers) savent qu'il joue comme un autiste: il commence l'action et la termine tout seul. Il n'a pas la capacité de faire briller un coéquipier, il sait juste se faire briller lui-même." Depuis la saison 2015-2016 où il avait inscrit 12 buts en Ligue 1, Dembélé n’a jamais dépassé les… 8 unités en championnat.

Il tire deux fois plus

Mais cette saison, l’international français a changé. Du moins sur ces premiers matchs sur la scène française. En Ligue 1, "Dembouz" a inscrit trois buts en quatre matchs soit… autant que sur toute la saison dernière en championnat! Une statistique qui laisse espérer aux Parisiens que Dembélé puisse, en partie, combler le départ de Kylian Mbappé. Car l’ailier tricolore semble prendre plus de libertés lors de cet exercice. Il a plus que doublé son nombre de frappes par match: il en tente 3,8 cette saison en L1, contre 1,7 la saison passée.

De fait, il joue avec un numéro 9 moins "finisseur" en la personne de Marco Asensio et peut donc s’autoriser plus de tentatives lui-même. "C’est un joueur qui se lâche de plus en plus, il est content et en confiance, appuie son capitaine Marquinhos. Et tout est plus simple, c’est ça qui se passe avec lui en ce début de saison. On est très heureux qu’il soit efficace comme ça et on espère qu’il marquera encore plus."

Autre explication, selon son ancien entraîneur à Rennes Rolland Courbis: l’état physique du joueur. "Depuis un an et demi il n’est plus blessé et les blessures ont désorganisé sa carrière", explique le coach. "Ce qui l’a ralenti c’est les blessures, et pas des petites… Je pense qu’il a mûri, grandi." L’an passé, Dembélé a en effet disputé 42 matchs et est capable d’enchaîner les efforts. L’adaptation peut aussi être un facteur: "Quand tu changes de club, tu te retrouves dans une première saison où il faut s’adapter, ajoute Courbis. Ce n’est pas facile de partir du Barça en signant au PSG."

"Il a fait beaucoup d’efforts défensifs"

"Il a fait beaucoup d’efforts défensifs et dépensé de l’énergie la saison dernière", avance-t-il également. Cette année, Dembélé se replie toujours mais est mieux épaulé par le troisième joueur offensif. La charge qui lui incombe est donc un peu moins lourde. Il tourne à 0,5 tacles par match, contre 0,7 la saison dernière. De quoi garder un peu de lucidité pour finir ses actions?

"Sur les dribbles, j'en dribble un, deux, je manque de fraîcheur sur la frappe et mon corps se lève un peu, c'est souvent pour cette raison que je ne cadre pas. Le coach Luis Enrique me le rabâche tout le temps, détaillait l’intéressé au micro de TF1 après son but en sélection contre la Belgique. Cette saison, on fait beaucoup d'exercices de finition et il me dit toujours de cadrer, de prendre ma chance mais surtout de cadrer." Dans la foulée de l’Euro, Dembélé n’a pas traîné avant de retrouver le Campus PSG de Poissy. Au programme: une préparation physique adaptée et un suivi très assidu de l’entraîneur Luis Enrique au moment de ses finitions face au but.

Il marque même de la tête, ce dont l’international français a rigolé avec ses coéquipiers contre Brest. A 27 ans, s’il arrive à prendre ce virage et à devenir plus tueur, Dembélé peut entrer dans une autre dimension. "Il faut quand même regarder le côté positif. Il faut se créer les occasions et il en a toujours, soutient Rolland Courbis. Qu’il n’ait pas une efficacité de renard des surfaces… Si en plus de toutes ses qualités de déstabilisation et d’accélération il était bon devant le but ce serait le meilleur joueur du monde." Il est encore temps.

Encore des passages à vide?

Reste à prouver que ces changements valent aussi en Ligue des champions. Lors du premier match de la nouvelle campagne européenne du PSG contre Gérone, Dembélé a raté un face-à-face (53e minute) avec le gardien adverse. Il a aussi eu plus de mal à faire des différences sur son côté droit. Des difficultés sur lesquelles on pensait définitivement avoir tiré un trait. Cela s’inscrit dans un échec global des attaquants parisiens lors de cette affiche, avec 26 tirs au total pour seulement 5 cadrés. S’agit-il d’une simple rechute face au verrou du club espagnol? Ou faut-il vraiment s’inquiéter pour le reste de la saison?

Le numéro 10 francilien n'a cadré que deux petites frappes sur ses huit tentatives. Il s’est montré globalement imprécis (18 ballons perdus). Au PSG, on temporise sur cette performance plus compliquée. "Ousmane est comme la saison dernière, peut-être un peu plus efficace au niveau de la finition. Mais il a toujours été déterminant pour nous, il a cette capacité d'éliminer les adversaires de manière unique. Peut-être qu'il doit travailler plus dans l'efficacité. La version de Dembélé était très bonne l'année dernière et elle est meilleure cette année et on travaille pour qu'elle le soit encore plus", conclut Luis Enrique. Preuve que l’international français n’a pas encore exploité toute l’étendue de son talent.

Article original publié sur RMC Sport