Comment le PS est en train de devenir un parti en deux parties
Il aura fallu, lundi 16 septembre, quelque trois heures de débat suivies d'un vote à bulletin secret pour aboutir à cette décision déroutante : les députés socialistes acceptent de soutenir la demande de destitution d'Emmanuel Macron, tout en annonçant qu'ils voteront contre. Les parlementaires socialistes savent bien, comme tout le monde, que cette procédure n'a, de toute façon, quasiment aucune chance d'aboutir. D'ailleurs, il faudrait un Raymond Devos pour railler cette position « ni pour ni contre, bien au contraire » (dixit Coluche). Mais, plus que le fond de l'affaire, c'est sa forme qui interroge : la décision a été approuvée par 32 députés, 28 s'y opposant. Le groupe des députés socialistes est donc coupé en deux, à parts quasi égales.
On ne connaît pas l'identité des votants, puisque les opposants d'Olivier Faure ont demandé que le vote soit secret. Ils l'ont fait pour éviter de prendre des risques : les Insoumis, porteurs de cette demande de destitution, auraient sans nul doute sanctionné les socialistes réfractaires en lançant, par exemple, des candidats LFI contre eux lors des prochaines échéances électorales. Mais, au moins, on connaît grâce à l'anonymat le fond de la pensée de près de la moitié du groupe PS à l'Assemblée : elle ne veut pas suivre LFI.
À LIRE AUSSI Comment la gauche française s'est « trumpisée »
« Ce vote confirme la partition du parti entre la gauche de gouvernement et le gaucho-socialisme », analyse Jean-Christophe Cambadélis [...] Lire la suite