Procès des viols de Mazan : pour Gisèle Pelicot, dix ans d’errance médicale

Gisèle Pelicot au tribunal d'Avignon le 1er octobre 2024.  - Credit:Manon Cruz / REUTERS
Gisèle Pelicot au tribunal d'Avignon le 1er octobre 2024. - Credit:Manon Cruz / REUTERS

Pendant dix ans, entre 2011 et 2020, Dominique Pelicot a joué les protecteurs. Si sa femme était aussi fatiguée, c'était sûrement par dévouement envers ses petits-enfants. Elle y accordait trop d'énergie. En réalité, Dominique Pelicot lui administrait très régulièrement dans ses dîners des cachets de Temesta, un puissant somnifère. Et ce, pour la violer et inviter plus de 70 hommes à l'imiter à leur domicile de Mazan (Vaucluse).

Pour certains coaccusés, relayés par leurs avocats, il est impensable que Gisèle Pelicot ait, d'une part, été inconsciente pendant l'acte, et, de l'autre, ne se soit rendu compte de rien durant toutes ces années. Sa famille l'a pourtant bien vue changer de mois en mois sans en comprendre la cause.

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Les problèmes de santé de Gisèle Pelicot commencent en 2013, au déménagement des Pelicot à Mazan. Les néoretraités ont trouvé ce pavillon dans un petit village du Sud situé proche de la gare TGV d'Avignon, afin de pouvoir facilement rendre visite à leurs enfants en région parisienne. Dominique Pelicot s'ennuie ferme. À la fin de chaque repas, même lorsqu'il reçoit de la famille, il fonce sur son ordinateur pour « faire ses comptes ». Ou plutôt pour consulter des sites pornographiques et discuter sur le site controversé de rencontres libertines Coco.fr, fermé depuis.

Gisèle, elle, rend souvent visite à ses petits-enfants. Et puis, de moins en moins. Lor [...] Lire la suite