Procès de Peter Cherif : mutique, le djihadiste a craqué sous la pression de la cour
Ce djihadiste expérimenté, suspecté d’être impliqué dans les attentats de « Charlie Hebdo », entend garder le silence. Sa vie a été évoquée en détail ce mardi, alors que la cour l’a pressé de questions.
Il s'avance en costume gris clair, chemise blanche et grandes lunettes noires. Peter Cherif, un métis chauve, massif, a le visage camouflé par un masque chirurgical bleu. « Paris 20e » répond l'accusé âgé de 42 ans d'une voix forte, avec un léger accent de cité, lorsque la présidente de la cour d'assises lui demande où il est né. « Je conteste l'ensemble des faits reprochés », annonce-t-il d'emblée, ce lundi, à l'ouverture de son procès pour ses activités avec Al-Qaïda au Yémen et sa potentielle implication dans les attentats de Charlie Hebdo devant la cour d'assises spéciale de Paris.
Cette cour attend des réponses, et elle l'a fait savoir avec insistance à Peter Cherif, ce mardi. La présidente le presse d'abord d'enlever son masque. Il s'exécute, dévoile une barbe fournie, mais reste stoïque. « Je ne souhaite pas m'exprimer, Madame la Présidente », annonce-t-il laconiquement, les bras croisés et la tête baissée. « Vous dites que vous contestez tous les faits qui vous sont reprochés… Encore faudrait-il vous exprimer pour que l'on comprenne… » s'agace-t-elle.
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On en est donc réduits à l'analyse de l'enquêtrice de personnalité pour comprendre comment cet enfant d'une cité du 19e arrondissement de Paris s'est mué en djihadiste aguerri. Dans le logement social de la porte de Pantin où il grandit avec sa mère tunisienne, Peter Cherif ne passe pas une enfance heureuse. Son p [...] Lire la suite