Présidentielle en Tunisie : 89,2 %, un score à l’algérienne pour Kaïs Saïed
Sur les écrans de la Wataniya 1, la chaîne nationale publique, la soirée électorale se déroulait sur fond d'éloge de la nation, d'images de la guerre d'indépendance, d'interviews pré-résultats. Le calme qui précède l'effervescence des duplex, cette mosaïque de journalistes disposés aux quatre coins du pays, du Kef à Monastir, Gafsa…
Au cœur d'une journée sans relief dans des bureaux de vote clairsemés, deux instituts de sondage accordaient 75 % des voix (sondages sortis des urnes) dès 15 heures. Puis vers 17 heures, le frère du président de la République, Naoufel Saïed, prenait la parole pour demander aux gens de « se rendre en masse » dans les bureaux de vote. Dans la supplique de ce personnage clé du pouvoir, on percevait de la fébrilité. Des pages Facebook embrayaient, dénonçant « le système qui a mis tout son poids » pour tenter de contrer la victoire.
La participation, qui était de 14,5 % à 13 heures, passait à 27 % à 18 heures, soit 2,4 millions de votants sur un collège électoral de plus de 9 millions. Un sondage sorti des urnes accordait sinon la victoire, au moins la présence au second tour d'Ayachi Zammel, emprisonné depuis le 2 septembre et condamné depuis le 18 septembre à plus de quatorze ans de prison dans plusieurs affaires de « falsification de parrainages ». Son équipe de campagne annonçait sa présence au second tour face au président candidat.
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