Pourquoi porter un tatouage des anneaux olympiques aux Jeux paralympiques n'est désormais plus un problème
De la publicité corporelle... Avoir un tatouage des anneaux olympiques pour un para-athlète était un choix osé. Depuis 2012 et les Jeux olympiques de Londres, les athlètes paralympiques tatoués à l'effigie des JO étaient contraints de mettre un cache, sous peine de sanctions, pouvant même aller jusqu'à l'expulsion.
Mais ce vendredi, à quatre jours du début des Jeux paralympiques de Paris (28 septembre-8 août), le Comité International Paralympique (CIP) a revu son règlement et autorise désormais les athlètes paralympiques à laisser visible leurs tatouages. "Les (para) athlètes portant de tels tatouages n'ont plus besoin de les couvrir", a affirmé Craig Spence, responsable de la marque et de la communication du CIP, dans des propos relayés par The New-York Times.
Un symbole des Jeux organisés par le CIO
Si faire ce tatouage est généralement réalisé sans aucune intention politique derrière, le CIP l'interdisait donc depuis 12 ans. Pour le comité organisateur des Jeux paralympiques, ces cinq anneaux olympiques représentaient un symbole des Jeux organisés par le CIO. Alors que le CIP préférait protéger les Agitos, le symbole des Paralympiques, la tolérance n'était pas permise.
En 2016, en finale du 100m des championnats d'Europe de natation handisport, le Britannique Josef Craig avait été exclu à cause de son tatouage. "La publicité sur le corps n'est pas autorisée de quelque manière que ce soit, et cela inclut aussi les anneaux olympiques. L'athlète ne portait pas de cache et a été disqualifié", avait alors expliqué un porte-parole du CIP à la BBC.
"Symbolique de notre parcours"
Pour certains, participer à un événement olympique ou paralympique représente un objectif, voire même un rêve. Le quintuple médaillé paralympique en natation, Rudy Garcia-Tolson, qui devait performer avec un cache sur le haut de son dos pour cacher son tatouage, s'était déjà plaint de la situation. "Les athlètes paralympiques ont déjà bien assez de soucis à se faire", avait-il déclaré.
Né avec le syndrome du ptérygion poplité, l'Américain utilisait un fauteuil roulant dès l'âge de cinq ans. Et après une quinzaine d'opérations, le nageur a décidé de se faire amputer des deux jambes au-dessus du genou, sans pour autant lâcher son objectif de vue. A huit ans, Rudy Garcia-Tolson affirmait qu'il participerait aux Jeux paralympiques d'Athènes. Promesse tenue, en 2004, le nageur est en Grèce et prend la médaille d'or sur le 200m 4 nages individuel.
Ce pari et ce statut de champion paralympique valait bien un petit souvenir. 'RGT' s'était alors fait tatouer les cinq anneaux olympiques sur le haut du dos. "Avoir un logo sur notre corps symbolise notre parcours, notre expérience en tant qu'athlètes, c'est important pour beaucoup d'entre nous", s'était alors justifié le nageur, qui pourra désormais l'assumer pleinement.