Pourquoi sommes-nous meilleurs quand les autres croient en nous ?

L’effet Pygmalion existe, mais mérite d’être nuancé.  Si un élève a du mal à apprendre, cela n'est pas entièrement la faute de l'enseignant.  - Credit:www.alamy.com / Alamy Stock Photo / Abaca
L’effet Pygmalion existe, mais mérite d’être nuancé. Si un élève a du mal à apprendre, cela n'est pas entièrement la faute de l'enseignant. - Credit:www.alamy.com / Alamy Stock Photo / Abaca

« Crois en tes rêves, et n'écoute personne ! » proclament souvent les coachs en développement personnel. Pourtant, il ne faut pas minimiser le poids du jugement des autres sur nos chances de réussir. L'effet Pygmalion rappelle l'importance du regard extérieur sur nos accomplissements.

Largement considéré comme l'un des principaux psychologues sociaux du XXe siècle, Robert Rosenthal passe une grande partie de sa carrière à Harvard. Il est notamment connu pour ses travaux dans les années 1960. À cette période, il travaille sur ce qu'il appelle l'effet Pygmalion, ou les « prophéties autoréalisatrices », théories selon lesquelles des comportements subtils de notre entourage, souvent inconscients, peuvent influencer notre comportement.

Croire en quelque chose peut réellement le faire advenir

Le nom de son concept est directement tiré de la mythologie grecque. Pygmalion, célèbre sculpteur, est tellement fier de sa dernière œuvre qu'il en tombe amoureux. Un jour, Aphrodite, déesse de l'amour, aperçoit le sculpteur en train d'embrasser sa statue, comme si c'était une véritable personne. Touchée par sa passion, elle donne vie à la sculpture. L'effet Pygmalion prend forme : croire en quelque chose peut le faire advenir.

Mais le concept ne repose pas seulement sur une légende mythologique. Pour démontrer sa théorie, Robert Rosenthal choisit d'abord d'utiliser des petits rongeurs. Alors qu'il enseigne à l'Université du Dakota du Nord, à la fin des années 1950, il mène une [...] Lire la suite