Pourquoi les manifestations agricoles risquent de faire « pschitt »

Après la chute du gouvernement Barnier, le mouvement de contestation des agriculteurs français s’essouffle, malgré la finalisation de l’accord avec le Mercosur.  - Credit:DR/Jean-Paul Pelras
Après la chute du gouvernement Barnier, le mouvement de contestation des agriculteurs français s’essouffle, malgré la finalisation de l’accord avec le Mercosur. - Credit:DR/Jean-Paul Pelras

Bien sûr, il reste encore le contenu de quelques tonnes à lisier promis aux façades de certaines administrations jusqu'ici épargnées, des remorques chargées de pneus prévus pour bloquer d'autres ronds-points, habiller les radars ou obscurcir l'horizon dans les volutes d'une protestation champêtre qui semble pourtant s'essouffler. Et ce, malgré l'accord signé avec le Mercosur dans un contexte où, de surcroît, la quasi-totalité des revendications émises par les agriculteurs français n'ont toujours pas été entendues.

Pour expliquer la possible décrue du mouvement lancé voici quelques semaines par le monde paysan, il faut considérer plusieurs facteurs. Tout d'abord et contrairement aux actions de l'hiver dernier, il manque cette fois-ci le « carburant européen » d'une contestation qui prit forme aux Pays-Bas dans des proportions spectaculaires pour dénoncer les dogmes environnementaux et, ensuite, au sein de nombreux États membres pour réclamer moins de charges et de contraintes administratives, davantage de soutiens, des prix, de la considération, l'arrêt des importations ukrainiennes et, déjà, le rejet de l'accord de libre-échange avec le Mercosur. Le moteur du tracteur européen était chaud et il suffisait alors, comme le firent les syndicats français, toutes obédiences confondues, de prendre la route, dès janvier, pour rejoindre le cortège.

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