Pourquoi Kigali serre la vis sur les églises et les groupes religieux ?
« Je trouverai un autre endroit où prier », murmure Isaïe, devant les portes closes de sa petite église à Kigali. « 550 lieux de culte ont été suspendus temporairement sur 882 dans les 3 districts de la capitale », confiait mi-août Emma-Claudine Ntirenganya, chargée de la communication pour la capitale rwandaise. Une goutte dans un océan tant les fermetures sont massives en cette fin d'été, après un audit national lancé par l'Office rwandais de la gouvernance (RGB), chargé de l'organisation et du contrôle des organisations confessionnelles. Sur près de 14 000 lieux de culte contrôlés, 5 600 églises ont été fermées, en majorité des églises pentecôtistes, pour non-respect d'une loi édictée en 2018 pour contrôler les organisations religieuses et lieux de culte, alors jugés trop nombreux par le président Paul Kagame.
Plus de 700 établissements « illégaux » avaient été fermés à cette époque. « Ces lieux avaient un an pour se conformer aux exigences de base et cinq ans pour remplir celles restantes », a expliqué la directrice de RGB, Usta Kayitesi. Ils doivent désormais disposer d'un certificat d'enregistrement ou de conformité délivré par le RGB et d'une lettre de collaboration émise par les autorités du district où est établi le lieu. « Ils ne doivent pas se trouver dans un espace ouvert ou une tente, être exclusivement utilisés pour les prières, avoir des toilettes, être insonorisés et être accessibles. Aussi être suffisamment ventilés, avoir un pare-éclair, d [...] Lire la suite