Pourquoi boom de l’expatriation rime-t-il avec hausse des prix de l’immobilier ?
S’expatrier à la recherche d’une meilleure situation professionnelle est un choix que font de plus en plus de personnes depuis la fin de la pandémie. Le problème est que les villes où elles s’installent, en Europe, en Amérique du Nord et en Asie, manquent cruellement de logements. Et cette demande supplémentaire fait monter les prix malgré la hausse persistance des taux des prêts immobiliers, explique The Wall Street Journal. Selon le quotidien, le solde migratoire en faveur des pays riches en 2022 est de 5 millions de personnes, soit une “hausse de 80 % par rapport aux niveaux prépandémiques”.
Des pays comme l’Allemagne, le Canada et le Japon essaient justement, avec différents dispositifs, d’attirer des travailleurs qualifiés pour pallier une pénurie de main-d’œuvre en grande partie liée au vieillissement démographique. La grande majorité des expatriés – environ 85 %, selon les économistes – deviennent locataires, ce qui mène à une hausse des prix locatifs, eux-mêmes l’un des moteurs de l’inflation. Dans un rapport qu’ils ont récemment écrit pour la banque d’investissement Goldman Sachs, les économistes Joseph Briggs et Giovanni Pierdomenico remarquent que c’est en Australie et au Canada, où la croissance démographique et les soldes migratoires sont élevés, que les prix de l’immobilier augmentent le plus. En Allemagne, l’arrivée des réfugiés ukrainiens a renforcé ce phénomène.
Le Wall Street Journal cite le cas de Scott et Dianne Wilson, qui veulent quitter le Royaume-Uni pour s’installer en Australie avec leurs deux jeunes enfants. Il y a un an, quand ils commençaient à se renseigner, ils devaient compter 1 400 dollars de loyer mensuel. Désormais, il leur faudrait 2 000 dollars pour un bien similaire, et encore, défraîchi, se désolent les Wilson. Seule solution : surveiller en ligne les statistiques sur la criminalité pour s’installer dans des zones moins prisées mais moins chères. Le quotidien résume ainsi la position sur laquelle s’accordent tous les économistes : “la meilleure réponse est une augmentation de la construction”. Oui, mais cela prendra des années…
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