Possession, audace et obstination: comment le PSG a renversé Manchester City

Jusqu’ici, rien n’avait vraiment tourné en faveur du PSG en Ligue des champions cette saison. Il y eut bien ce coup de chance face à Gérone (1-0) pour offrir le gain d’une rencontre nettement dominée. Mais Paris s’était pris les pieds dans le tapis de manière assez inexplicable contre le PSV Eindhoven (1-1) et surtout lors de la défaite face à l’Atlético de Madrid (1-2) dans des scénarios similaires de domination stérile.

Mercredi, les évènements contraires se sont encore abattus sur le PSG, puni deux fois en trois minutes (50e, 53e, 0-2) en dépit d’une première période séduisante. Mais cette fois, il n’a pas accepté son sort. Les hommes de Luis Enrique ont continué leur schéma de jeu et ont surtout eu le mérite de ne pas renoncer pour signer l’un des plus beaux exploits de l’histoire du club.

Manchester City n’a (presque) pas vu le ballon

Le défi semblait ardu mais Luis Enrique sait faire. L’entraîneur du PSG, adorateur du jeu de possession, n’a pas renié ses principes en décidant de priver Manchester City du ballon, domaine où les Anglais excellent habituellement. Mais pas cette fois. Les Citizens ont subi une très large partie de la rencontre achevée avec seulement 36,9% de possession de balle. Selon Opta Jean, il s’agissait de la deuxième plus faible possession d’une équipe dirigée par Pep Guardiola en Ligue des champions après celle de Manchester City contre le Barcelone de… Luis Enrique en novembre 2016 (34.7%). "Notre idée était d'avoir le ballon, être dangereux, attaquer les espaces, presser", a confié Luis Enrique à l’issue du match. "Si on peut faire ça à City on peut le faire à n'importe quelle équipe."

Le PSG a gagné la guerre du milieu

Porté par un énorme Joao Neves, le PSG a conquis son succès en remportant la bataille du milieu de terrain. Cela a fortement aidé Paris dans sa volonté de garder le ballon. En face, les habituels maîtres à jouer de Manchester City ont peiné à faire le jeu avec seulement 41 ballons touchés par Kevin De Bruyne, remplacé dès la 70e minute, 45 pour Phil Foden et 59 pour Bernardo Silva.

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La difficile tranmission avec le Portugais a d’ailleurs contrarié Pep Guardiola. "Paris avait un joueur de plus au milieu, c'était difficile de contrôler ce secteur, mais ils ont été meilleurs, il faut l'accepter", a remarqué l’entraîneur de Manchester City. "La connexion avec Bernardo Silva n'était pas faisable, leur jeu en transition était bien trop rapide pour nous, on n'arrivait pas à défendre."

L’audace des flèches sur les côtés

Le PSG a aussi appuyé les faiblesses de Manchester City et notamment sur le côté droit où Pep Guardiola avait aligné le milieu de terrain Matheus Nunes. Le Brésilien, pas habitué au poste, s’est fait déposer par Bradley Barcola - d'abord timide puis bien plus audacieux en deuxième période - sur la réduction de l’écart d’Ousmane Dembélé (56e). Il avait déjà souffert face à Nuno Mendes en première période sur l’action du but refusé à Achraf Hakimi (45e).

L’entrée d’Ousmane Dembélé en seconde période a aussi changé le visage de Paris. D’abord buteur, l’ancien Rennais a participé à essorer la défense adverse par ses prises de balle et débordements. Il a notamment expédié un missile sur la barre (70e) après un petit pont dévastateur sur Bernardo Silva.

Oser, le maître-mot

Luis Enrique a loué la "foi inébranlable" de son équipe à l’issue du match en louant sa capacité à ne pas renoncer. L’entraîneur parisien a encouragé ses troupes sur cette voie à la mi-temps en les exhortant à continuer d’appuyer. "Après la première mi-temps, avec un rythme aussi élevé, aussi intense, je pensais très clairement que nous allions tenir ce rythme durant la deuxième mi-temps", a déclaré l’Espagnol à l’issue du match. "La motivation, c'était d'oser encore plus. Je leur disais: ‘Il n'y a aucun problème, osez, pas de souci. Allez-y, face à City, on ne peut pas calculer’. Je crois qu'on est très bien entré en deuxième mi-temps, pour moi, le but clé, c'est ce premier but, avec cette action de Barcola. Tout ça a complètement ouvert un nouveau scénario et à partir de là, je pense qu'on a été très supérieurs à City."

Article original publié sur RMC Sport