Philippe Labro remet le couvert
Contrairement à une idée répandue, l'amour ne dure pas trois ans, mais bien plus longtemps. Même défait, il peut rester vivant en vous toute la vie et vous rattraper par surprise. C'est le thème du nouveau roman de Philippe Labro, Deux Gimlets sur la 5e Avenue, l'un des bonheurs de lecture de cette fin d'année.
Avant toute chose, un mot sur ce titre. Cocktail traditionnel que sert à ses clients Philip Marlowe, le détective de Raymond Chandler, le gimlet est composé d'une moitié de gin et d'une autre de citron vert, auxquels on ajoute parfois un soupçon de sucre. Déjà le titre dit tout sur la modestie, la légèreté du roman de Philippe Labro, qui se boit d'un seul trait.
C'est à la fin de l'ouvrage qu'arrivent les gimlets, quand les deux héros, Lucas et Élisabeth, se retrouvent au bar-salon du Sherry Netherland, à New York, et semblent prêts à remettre le couvert (« Et si on essayait ? »). On est content pour eux. L'épilogue, qu'on ne déflorera pas plus, reste ouvert, comme ce roman, où Philippe Labro sort de sa veine autobiographique habituelle.
De cinéma et d'Amérique
Si vous doutez encore des charmes de la nostalgie, lisez sans attendre Deux Gimlets sur la 5e Avenue, l'histoire d'un amour qui, malgré une rupture, aura duré quarante ans et peut-être même beaucoup plus entre Élisabeth, un peu conventionnelle, un brin sur la réserve, et Lucas, mal dans sa peau aussi, qui a toujours tendance à en faire trop.
À LIRE AUSSI Boualem Sansal et la gauche ranceLe roman c [...] Lire la suite