"Le peuple antillais souffre en silence": Wendie Renard soutient le mouvement contre la vie chère en Martinique

Comme Thierry Henry et Teddy Riner, Wendie Renard prend la parole pour apporter son soutien à la mobilisation contre la vie chère aux Antilles. Dans une interview pour Ouest-France, mardi 5 novembre, la capitaine de l'équipe de France féminine de football soutient le "mouvement légitime" en Martinique, sa terre natale.

"Le peuple antillais et celui des DOM-TOM de manière générale souffrent énormément de la vie chère. (...) Pourquoi enfoncer ainsi la tête des Antillais? Pourquoi en profiter? Je ne comprends pas… C’est ahurissant. Parfois on se demande si on est vraiment Français… C’est dur de se poser cette question. Il faudrait une loi pour une meilleure compréhension et un meilleur traitement de la vie des gens dans les DOM-TOM", déclare la joueuse de 34 ans.

"Le chariot n’est pas plein quand on fait les courses", affirme Wendie Renard, qui constate les prix prohibitifs de ses "propres yeux" lorsqu'elle retourne sur sa terre natale. "On hésite entre acheter une belle viande ou un morceau de morue. Je constate que des produits basiques sont extrêmement chers. Même des produits de première nécessité, ceux pour manger. C’est incroyable… Depuis des années, le peuple antillais souffre en silence. Je sais ce que c’est. Je vois parfois ma propre famille galérer. Il m’est déjà arrivé d’envoyer des colis à mes proches", confie-t-elle.

Vers une baisse de 20% pour 6.000 produits

Depuis septembre, la Martinique est touchée par un mouvement contre la vie chère qui s'est accompagné d'émeutes urbaines et violences, essentiellement nocturnes. Les négociations découlant de la mobilisation, réunissant élus locaux, services de l'État, acteurs économiques et militants, ont débouché sur un accord pour faire baisser les prix d'environ 6.000 produits alimentaires de "20% en moyenne". Mais le mouvement à l'origine de la mobilisation, Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), a refusé de le signer. Il juge insuffisant le nombre de produits concernés.

Cet accord s'est traduit à l'Assemblée nationale par l'adoption en première lecture d'une disposition proposée par le gouvernement pour exempter de TVA une liste de produits de "première nécessité" en Martinique et en Guadeloupe. La liste des produits bénéficiant de cette exemption, jusque fin 2027, sera précisée par décret. En contrepartie, d'autres produits, qui sont actuellement exemptés de TVA dans ces départements - comme des équipements électroniques ou nautiques - devraient à l'avenir être assujettis à cette taxe.

Article original publié sur RMC Sport