"On est un peu revenu à l'époque du Covid": face aux rues vides et aux barricades, l'inquiétude des restaurateurs parisiens

"On est un peu revenu à l'époque du Covid": face aux rues vides et aux barricades, l'inquiétude des restaurateurs parisiens

Depuis jeudi dernier, les quartiers parisiens situés en bord de Seine sont déserts. À l'approche de la cérémonie d'ouverture, l'accès aux zones proches du fleuve est conditionné à la présentation d'un QR code, y compris pour les piétons. Une modalité dont beaucoup ne se sont pas occupés, ce qui a pour conséquence une fréquentation en berne dans les restaurants des quartiers concernés. Alors les représentants de l'hôtellerie-restauration se montrent particulièrement critique vis-à-vis des conséquences de l'organisation des Jeux à Paris.

C'est le cas de Stéphane Manigold, président de région de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih) Grand Paris. "Ce qui nous pose problème, c'est le fait qu'on ait cadenassé la ville avec ces 44.000 grilles qui paralysent à la fois la vie des Parisiens et celle des touristes", déplore-t-il sur le plateau de BFMTV.

"Si on avait su dès le départ qu'il y aurait ce cadenas à ce point 15 jours avant les JO, on aurait mis nos salariés en congés, on aurait fermé et on aurait ouvert à partir du 27."

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Le restaurateur et président du groupe Eclore reproche notamment aux pouvoirs publics une communication erronée en amont: "Le préfet nous a indiqués que le centre de Paris, la zone grise, allait être compliquée une semaine avant. On est à plus d'une semaine là, on est deux semaines avant."

Une baisse de fréquentation de -40 à -70%

À la tête de l'Umih Paris Île-de-France, Frank Delvau évoque des chiffres peu réjouissants: "On se sent abandonnés de nos clients et nos touristes parce que dans le périmètre gris aujourd'hui, c'est entre -40 et -60% et même jusqu'à -70% de clients dans les bars et les restaurants." Il pointe une communication insuffisante car "les Français et les touristes ne se sont pas appropriés les QR codes" selon lui: "Les gens ne veulent pas et on reçoit des mails d'annulation qui disent 'il est hors de question qu'on donne nos renseignements pour un QR code, on veut venir en voiture et on ne peut pas.'"

"Quand on voit les rues et les avenues vides, on est un peu revenu à l'époque du Covid, il y a vraiment un souci de fréquentation."

Frank Delvau explique également ce recul de la fréquentation des restaurants parisiens par le recours de nombreuses entreprises au télétravail. Les hôtelliers ne sont d'ailleurs pas épargnés. "Les touristes ne viennent pas s'ils ne sont pas passionnés par les JO, insiste le représentant de l'Umih Paris Île-de-France. Il y a même des agences qui leur disent que ce n'est pas le moment de venir à Paris car c'est trop compliqué."

Commission d'indemnisation des préjudices liés aux JO

Pour compenser les pertes de chiffre d'affaires, il compte sur la commission d'indemnisation des préjudices liés aux JO dont les acteurs de l'hôtellerie-restauration ont récemment obtenu la mise en place :

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"S'il y a des baisses de chiffre d'affaires avérées, il y a cette commission qui sera dotée d'un budget et on pourra prétendre à des indemnisations."

Il anticipe une amélioration de la situation "dès le 27 quand les barrières seront démontées, quand on va pouvoir aller un peu mieux vers les quais de Seine une fois que la cérémonie d'ouverture sera passée." Et il dresse un parallèle avec l'édition londonienne de 2012 : "Pendant les Jeux de Londres, les hôtels, les bars et les restaurants ont moins bien travaillé. Par contre, dans les 12 à 24 mois qui suivent, ça va donner envie à de nombreux touristes y compris le tourisme d'affaires de venir à Paris."

Article original publié sur RMC Sport