« Le Parti socialiste avance sans stratégie »

Les socialistes Boris Vallaud, Olivier Faure et Patrick Kanner après avoir été reçus par le président de la République Emmanuel Macron, le 10 décembre.    - Credit:Thomas Hubert/Sipa/SIPA / SIPA / Thomas Hubert/Sipa/SIPA
Les socialistes Boris Vallaud, Olivier Faure et Patrick Kanner après avoir été reçus par le président de la République Emmanuel Macron, le 10 décembre. - Credit:Thomas Hubert/Sipa/SIPA / SIPA / Thomas Hubert/Sipa/SIPA

Depuis le vote de la censure du gouvernement le 4 décembre et la chute du Premier ministre Michel Barnier, socialistes et Insoumis se déchirent. Quelle suite donner aux opérations ? Quelle tactique adopter ? Faut-il discuter avec le bloc central en vue d'une coalition ou consolider les rangs du Nouveau Front populaire ?

Le politologue Gérard Grunberg, directeur du site Telos et grand connaisseur de l'histoire de la gauche et du Parti socialiste, analyse pour Le Point la (non) stratégie actuelle du parti à la rose et son dilemme stratégique.

Le Point : À quoi joue le Parti socialiste ces derniers jours ?

Gérard Grunberg : La stratégie actuelle du PS est difficilement lisible… Le parti n'a pas véritablement de stratégie propre. Il était dans une union au sein du Nouveau Front populaire (NFP) mais on a bien vu que son rapport avec cette alliance – surtout avec LFI, en fait – est dans une passe critique. Il faut dire que Jean-Luc Mélenchon fait tout pour chercher à représenter l'ensemble de la gauche et à la radicaliser. Au fond, quoi que fasse le PS, le parti se retrouve manœuvré par LFI. C'est pourquoi il ne pouvait plus rester sans bouger.

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