OM-PSG: De Zerbi, une communication à l'opposé de Luis Enrique

L’histoire dira si le sourire et les belles intentions de Roberto De Zerbi dureront, au fil de son aventure à l’OM. Pour le moment, l’entraîneur italien adopte une communication assez chaleureuse et un style bienveillant envers les journalistes et donc, par leur intermédiaire, envers les supporters. Contrairement à l’entraîneur du PSG, Luis Enrique, "RDZ" ne rechigne pas à répondre à des questions "football" et "tactique", quitte à entrer dans certains détails, là où le manager parisien aurait plutôt tendance à botter en touche ou à snober l’intervieweur qui ose parler ballon avec lui.

Le rôle hybride de Quentin Merlin en défense, son choix (perdant, au final) de ne pas accumuler trop de gauchers dans sa ligne défensive lors du match à Strasbourg, placer un gaucher à droite du milieu (Kondogbia ou Rabiot) et un droitier à gauche (Hojbjerg): De Zerbi apprécie les demandes pointues, puis explique, sans forcément s’étaler ou tout dévoiler, mais avec une volonté de "dire la vérité", une promesse affichée dès ses premières prises de parole made in OM. Un discours de transparence que l’entraîneur olympien a aussi employé sur des sujets plus délicats, comme celui des "lofteurs", n’hésitant pas à justifier clairement les raisons pour lesquelles il ne comptait pas sur certains joueurs.

Dire la vérité, quitte à être "cash" après les matches

Dans ses interviews, De Zerbi sait aussi se montrer très cash. À quoi bon mentir en public, si les Olympiens apprécient en privé son discours sincère et direct? Lors d’une de ses premières conférences de presse de la saison, l’entraiîeur de l’OM a clairement demandé "des buts et des passes décisives" à Luis Henrique et Amine Harit, n’hésitant pas à préciser que leurs statistiques des années passées n’étaient pas à la hauteur. Dans ses débriefs d’après-match, face aux micros et caméras, là où la langue de bois est souvent de rigueur, l’Italien n’hésite pas non plus à pointer du doigt certaines erreurs individuelles. En citant des noms, s’il le faut! Le deuxième but encaissé contre Reims, au Vélodrome? De Zerbi analyse, à chaud et sans filtre: "Harit part en un contre un alors qu’il peut donner le ballon, Murillo fait la mauvaise course pour couper l’action, Balerdi se jette dans la surface au lieu d’accompagner l’attaquant…" Simple, vrai, efficace.

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"S’il nomme les joueurs fautifs, c’est forcément qu’il en a parlé au préalable avec les principaux intéressés", décrypte un proche du staff. "De Zerbi n’aime pas tourner autour du pot. C’est quelqu’un d’entier, qui vit football et parle football, quitte à piquer un peu ses joueurs dans son analyse." Le natif de Brescia se définit comme quelqu’un de chaud et de passionné, incapable d’attendre le lendemain d’un match pour parler avec ses joueurs de certaines failles.

De Zerbi estime qu’il doit "parler football" aux fans de l’OM

Globalement, le technicien de l’OM abuse moins de cette culture du secret chère à certains entraîneurs. De Zerbi dévoile assez régulièrement quelques indices sur sa prochaine composition d’équipe. Il n’est pas rare qu’il annonce que tel ou tel joueur sera titulaire le week-end suivant, car il estime que cela ne va pas changer la tactique de l’adversaire, et que cela peut aussi permettre au joueur en question d’aborder la rencontre encore plus sereinement. Initiative agréable lancée par l’OM et Gennaro Gattuso la saison passée, le coach marseillais a aussi joué le jeu d’une discussion informelle avec une poignée de suiveurs de l’OM, au mois de septembre. Une petite demi-heure sur la pelouse, tout le monde assis sur un banc, à discuter en off de ses choix, de sa méthode, de sa vie dédiée au football.

De Zerbi regrettait presque "de ne pas avoir pris ses cigarettes", et avait conclu ce rendez-vous par un entraînement ouvert en intégralité aux caméras, toujours appréciable et rare par les temps qui courent. De Zerbi se décrit pourtant comme un entraîneur "passionné avant tout par son travail dans le vestiaire et sur le terrain". Il ne raffole pas des interviews, aimerait – en semaine - des conférences de presse de vingt minutes maximum, si possible les veilles de match pour être le plus proche possible de l’événement. "Il est spontané, détendu", confie un de ses proches. "Il est face aux médias comme il est dans la vie de groupe. Il a prévenu tout de suite ses joueurs: il dira toujours les choses avec franchise, et n’est pas du genre à être hypocrite." De Zerbi ne cesse de le répéter: il sait qu’il a mis les pieds dans une ville de football, et qu’il se doit donc de… "parler football". Par respect pour les amoureux de l’OM.

Article original publié sur RMC Sport