OL-OM: comment les dynamiques se sont inversées depuis le dernier Olympico
C’était le 4 février dernier. Revigoré par un mercato clinquant et un Ernest Nuamah intenable, l’OL retrouvait des couleurs, et s’extirpait en même temps de la zone rouge, en venant à bout d’un OM terriblement passif, décimé par les blessures et sans idée (1-0). Une soirée ô combien capitale dans la folle remontée d’une formation lyonnaise un temps lanterne rouge du championnat, statistiquement condamnée à la Ligue 2 et finalement parvenue à arracher une qualification européenne sur le gong d’une saison 2023-2024 si singulière.
Côté marseillais, Gennaro Gattuso avait été sommé de faire ses valises deux semaines après ce revers, remplacé par un Jean-Louis Gasset contraint de composer avec les moyens du bord et bien malheureux de s’en aller fin mai sur une anonyme huitième place en Ligue 1. Puisque tout va vite dans le football, selon un poncif cher à ce milieu, le visage de ces deux formations n’a aujourd’hui plus grand-chose à voir avec ce 4 février, à tel point que les courbes donnent l’impression de s’être inversées.
Lyon doit digérer un printemps doré
A l’heure de se retrouver ce dimanche en clôture de la cinquième journée de Ligue 1 (20h45), pour un choc toujours très alléchant au Groupama Stadium malgré l’absence de supporters phocéens, Lyonnais et Marseillais suivent des trajectoires bien distinctes en ce début de saison. Il y a d’abord la réalité froide du classement, avec des Gones scotchés au 13e rang après deux défaites (3-0 à Rennes et 2-0 contre Monaco), un succès renversant (4-3 face à Strasbourg) et un nul encourageant (0-0 à Lens).
Après l’état de grâce du printemps dernier, Pierre Sage se sait pour le moins attendu, alors que ses dirigeants ont érigé en priorité une qualification pour la prochaine Ligue des champions. Le mercato a encore été copieux avec les signatures pêle-mêle de Moussa Niakhaté, Georges Mikautadze, Abner, Wilfried Zaha, Warmed Omari ou encore Jordan Veretout. Pourtant poussés vers la sortie, les indésirables Anthony Lopes, Maxence Caqueret ou Rayan Cherki sont restés, et il faut aujourd’hui pour Sage trouver la bonne formule après avoir prolongé son contrat de deux ans début juillet.
Des dynamiques contraires
Fébriles techniquement et physiquement lors de leurs premières sorties de la saison, ses joueurs ont affiché un visage plus séduisant à Bollaert, qui demande évidemment confirmation. L’été a également été agité en interne entre la mise à pied du directeur sportif David Friio, la surveillance toujours palpable de la DNCG et la mise en garde du boss John Textor. "Si nous ne revenons pas en C1, ce sera un échec, en pensant aussi à la lutte pour le titre", a martelé le dirigeant américain lors de sa conférence de rentrée début septembre, convaincu de pouvoir rivaliser avec l’ogre parisien.
"La saison dernière, nous avons été devant le PSG au nombre de points sur la deuxième partie de championnat", a-t-il rappelé, assurant que son OL version 2024-2025 était "plus fort" et capable "de se placer parmi les meilleurs". Reste à le prouver sur le terrain, aussi bien sur la scène nationale qu’européenne avec le début la semaine prochaine de la Ligue Europa avec la réception de l’Olympiacos pour ouvrir le bal.
De Zerbi déjà adopté à Marseille
Privé de Coupe d’Europe cette saison, l’OM n’a pas les mêmes préoccupations que son rival lyonnais. Ni le même état de forme. Avec dix points pris lors des quatre premières journées, douze buts marqués et un statut de dauphin du PSG, l’été a viré à l’euphorie sur la Canebière. Et l’automne pourrait s’ouvrir en beauté en cas de victoire dans l’Olympico. Franc et passionné dans ses relations avec les joueurs, mais aussi très exigeant et méticuleux lors de ses séances, Roberto De Zerbi est déjà parvenu à imposer son style depuis son arrivée cet été, comme l'a relaté RMC Sport.
Ses principes sont clairs: savoir garder la maîtrise du ballon, sous pression et dans des petits périmètres, pour attirer l’équipe adverse et profiter ensuite des espaces libres. Pour satisfaire ses demandes et l’aider dans son projet, les dirigeants marseillais n’ont pas chômé durant le mercato en attirant des valeurs sûres: Lilian Brassier, Pierre-Emile Hojbjerg, Elye Wahi, Mason Greenwood, Neal Maupay… et même Adrien Rabiot en cerise sur le gâteau. Suffisant pour rêver d’une bataille pour le titre?
"On peut faire beaucoup mieux. C'est normal pour les tifosi de rêver. Mais il y a la réalité. On a énormément changé cet été, on a encore de grandes marges de progression. On doit se concentrer là-dessus. Je ne sais pas où on arrivera mais moi, les joueurs, le président, le staff, on doit avoir des ambitions. Le temps dira où elles peuvent nous amener", temporisait De Zerbi après avoir battu Nice 2-0, samedi. Pas question de s’emballer outre mesure, donc, même si un succès clair et net en terre lyonnaise donnerait encore un peu plus de relief à cette excellente entame.