OL-OM: les coulisses d'un succès riche en symboles pour Marseille
Les scènes de joie sur la pelouse et dans le vestiaire du Groupama Stadium suffiraient à expliquer pourquoi cette victoire à Lyon (3-2, dimanche soir) peut être l’un des moments forts de la saison de l’OM. Amine Harit, le joueur qui a fait les frais de la réorganisation tactique après le carton rouge pour Leo Balerdi, qui exulte au coup de sifflet final, saute dans les bras de Roberto De Zerbi, avant de lancer le cri de guerre, quelques minutes plus tard, dans le vestiaire marseillais ; Elye Wahi - pourtant en difficulté en ce début de saison et sorti dès le début de la seconde période par l’entraîneur, marseillais - debout sur la table pour poursuivre les chants et mettre l’ambiance, dans ce moment euphorique. L’image est saisissante, les visages sont radieux, notamment ceux de joueurs que les dirigeants olympien eux-mêmes n’auraient jamais imaginé redevenir décisifs aussi rapidement, et sur un grand match: Ulisses Garcia, Pol Lirola, entre autres.
Harit et Wahi pour le cri de guerre dans le vestiaire, un signe fort
Arrivé cet hiver, le premier avait été poussé vers la sortie dès l’été suivant, mis dans le loft… mais son état d’esprit et son exemplarité ont suffi à le réintégrer à la fin du mercato. Le défenseur suisse n’a jamais fait de vagues, et il a toujours été un coéquipier apprécié dans le vestiaire, par son calme et sa gentillesse. Il a surtout prouvé, dès sa réintégration, qu’il allait tout donner, sans jamais traîner les pieds, pour montrer qu’il a sa place dans l’effectif. Pol Lirola, de son côté, n’avait pas connu les joies des entraînements avec l’équipe réserve. Car l’OM était en manque de latéraux et parce que l’entraîneur italien le connaît bien pour avoir eu sous ses ordres le défenseur espagnol, à Sassuolo. Il était pourtant très clairement parmi les joueurs que l’OM aurait aimé vendre cet été. À la fin de son premier passage à Marseille, l’OM avait pointé du doigt, le concernant, un certain manque d’implication et de professionnalisme et il était alors totalement improbable de l’imaginer retrouver sa place dans le vestiaire marseillais.
Lirola et Garcia, des retours fracassants et encore plus de possibilités pour De Zerbi
Ainsi va le football, la vérité d’un jour est rarement celle du lendemain. Luis Henrique, le Brésilien, peut en témoigner. Geoffrey Kondogbia également, taulier de la défense dimanche soir, qui a su convaincre Roberto De Zerbi de compter sur lui, l’entraîneur italien ayant même la bonne idée, depuis plusieurs semaines, de le faire reculer d’un cran, et ce sans attendre le retour sur les terrains d’Adrien Rabiot.
Au-delà de l’aspect comptable, avec un succès qui place l’OM dans le trio de tête de la Ligue 1, à égalité avec Paris et Monaco, ces trois points, glanés en infériorité numérique, dans le temps additionnel, et dans un contexte arbitrale largement critiqué côté marseillais, au cœur d’un scénario improbable, renforce l’esprit de groupe qui règne au sein du club. Avec le sentiment que tous ceux qui appartiennent à cet effectif auront désormais un rôle à jouer. En une soirée folle et riche en émotions, l’OM s’est presque trouvé deux solutions au poste de latéral, un secteur jugé trop peu fourni. De Zerbi était obligé de placer Rongier côté droit. Il estimait vendredi dernier qu’il n’avait pas forcément de doublure derrière Quentin Merlin, côté gauche.
Un vestiaire solidaire, un groupe de compétiteurs
Les deux buts de Lirola et Garcia ne vont pas forcément bousculer tout de suite la hiérarchie mais ils ont mérité de donner de la crédibilité et de la confiance aux deux joueurs cités, afin d’élargir la concurrence au sein de l’OM, un souhait cher aux yeux de l’entraîneur italien voire des dirigeants qui veulent une compétitivité accrue chaque jour à l’entraînement.
Cet esprit de compétition, ce mental de gagnant, cette capacité à ne jamais rien lâcher: voici des valeurs qui étaient défaillantes la saison passée, constat unanime fait en interne et en haut lieu, qui explique quasiment à lui seul tous les changements de l’été. La direction de l’OM a vite considéré qu’il fallait se débarrasser de certains olympiens qui avaient failli en termes de caractère et de leadership.
La direction fière "que ceux qui aiment l’OM puissent se reconnaître dans les valeurs de cette équipe"
Cette victoire à Lyon, la troisième consécutive à l’extérieur, ce qui est déjà plus que sur l’ensemble de l’exercice précédent, justifie en ce sens la révolution estivale, même si évidemment rien n’est encore gagné, ce qui sera le discours des prochaines semaines pour lutter contre l’excès de confiance et l’euphorie alors que le championnat n’a commencé que depuis cinq journées. Dans le vestiaire, les dirigeants ont exulté, puis savouré. Dans les discussions en interne ou avec les joueurs, la fierté et la conviction d’avoir construit une équipe "avec un état d’esprit conquérant, un mental d’acier", des valeurs importantes aux yeux des supporters marseillais. "Ceux qui aiment l’OM peuvent se reconnaître dans cette équipe et se sentir identifiés", appréciait en privé la direction de l’OM, tard dans la nuit.