OL: comment les corners sont devenus l’arme fatale des Lyonnais depuis l’arrivée de Pierre Sage
Lorsque Rayan Cherki s’avance en direction du poteau de corner, le danger n’est jamais très loin pour les adversaires de l’OL. Souvent réputés pour être friables et peu efficaces sur cette phase de jeu ces dernières années, les Lyonnais sont devenus maîtres de ce délicat exercice depuis l’arrivée de Pierre Sage il y a un an.
En 47 rencontres dirigées par le technicien toutes compétitions confondues, Lyon a ainsi marqué 15 buts à la suite d’un corner, ce qui représente 17% des réalisations inscrites par les Rhodaniens selon les données fournies par Opta. Soit un but tous les trois matchs en moyenne.
Dans les pas d’Arsenal, la référence européenne
Si Bruno Genesio (2016-2019) reste le coach de l’OL qui a marqué le plus de buts sur corner (36 en 186 matchs toutes compétitions confondues, soit 19%), si l'on met de côté l'éphémère passage de Fabio Grosso entre Saône et Rhône (33% de buts sur corner en sept petits matchs, soit deux réalisations sur six), l'intronisation de Pierre Sage sur le banc lyonnais fin novembre 2023 a ancré les'art du coup de pied arrêté dans l'identité de jeu rhodanienne. "On les travaille beaucoup. On essaie d’être une équipe aussi forte défensivement et offensivement. Ça nous réussit", expliquait Rayan Cherki à la mi-temps de la rencontre face à Angers ce (0-3), où l’OL a scoré deux fois à la suite d’un corner, portant à six le nombre de buts inscrits sur cette phase de jeu en Ligue 1. Dans les cinq grands championnats, seul Arsenal, fait mieux dans l’exercice (7).
"Le secret est d’avoir délégué ça dès le premier jour", a confié Pierre Sage dans un sourire au micro de DAZN le week-end dernier.
"Rémy Vercoutre coordonne l’action d’Anthony Michel, l’un de nos analystes vidéos et de Damien Della Santa (l’un des adjoints), poursuit le coach lyonnais. A eux trois, ils arrivent à pondre des choses efficaces sur le plan offensif et défensif. Ça nous apporte des solutions dans des moments où les matchs sont fermés. Ça nous permet aussi de pousser dans le jeu parce que quand on obtient un corner, ça nous permettra peut-être de finir l’action."
Depuis presque un an, une stabilité s'est installée, avec beaucoup de vidéos au programme une à deux fois par semaine, que ce soit en individuel, collectivement ou par ligne. Le but est de décortiquer au mieux les adversaires pour trouver les failles et les solutions. Au stade Raymond-Kopa le week-end dernier (0-3), les Lyonnais ont trouvé la solution sur un corner direct botté par Cherki et repris de la tête par Tagliafico sur l’ouverture du score. S’ils sont capables de marquer sur la première phase de jeu, comme l’Argentin face au SCO, c’est sur les seconds ballons que la menace rôde.
Le troisième et dernier but de George Mikautadze est certes un exploit personnel de la part du Géorgien, mais il intervient sur une troisième phase de jeu à la suite d’un corner frappé par Nuamah et dégagé par la défense angevine. Matic a profité de la récupération du ballon pour renverser le jeu vers Fofana, qui a ensuite lancé Mikautadze.
Caleta-Car en remiseur, Lacazette et Tolisso en renards
Souvent trouvé par le frappeur de corner au second poteau, Caleta-Car tente rarement sa chance en première intention. Le défenseur croate préfère remiser vers un partenaire et ce sont souvent Alexandre Lacazette ou Corentin Tolisso qui sont à l’affût. En Ligue Europa, face à Hoffenheim (2-2), le Général a ainsi pu profiter du travail du défenseur pour conclure et offrir un court avantage à son équipe.
Les mêmes hommes ont remis le couvert trois jours plus tard dans le derby face à Saint-Étienne (1-0). Sur une remise en reculant de Caleta-Car, Tolisso a certes manqué son geste acrobatique, mais cela s’est transformé en passe décisive pour le capitaine lyonnais, auteur du seul but du match.
Si un gros travail est effectué sur les corners offensifs, le travail doit encore être perfectionné sur les corners défensifs. L'OL a encaissé trois buts sur les 17 cette saison en Ligue 1 sur corner. Sous l’ère Pierre Sage, 17% des buts encaissés toutes compétitions confondues viennent de cette phase de jeu, ce qui représente le pire bilan des derniers entraîneurs rhodaniens: 8% pour Laurent Blanc, 16% pour Peter Bosz, 9% pour Rudi Garcia et 10% pour Bruno Genesio.