« Je ne savais pas pour Al-Qaïda » : la troublante cécité de la mère de Peter Cherif
Son fils encourt la prison à perpétuité, mais elle n'a toujours pas compris pourquoi. Non pas qu'elle le croie innocent ; non, parce qu'elle ne sait pas ce qu'on lui reproche. Ou feint de ne pas le savoir… Ce mercredi, la mère de Peter Cherif, M., qui semble pourtant très bien comprendre les questions qu'on lui pose, a assuré découvrir les motifs de renvoi de son fils devant la cour d'assises spéciale de Paris.
De son fils, cette femme aux traits fins coiffée d'un bandeau noir a commencé par conter l'enfance heureuse d'un gamin « sans problèmes, calme, respectueux, curieux, intelligent ». Jusqu'à la mort du père très violent, un point de bascule. Peter Cherif, selon sa mère, commet « un délit » (en réalité plusieurs vols à main armée) qui le conduit derrière les barreaux à 14 ans. « Ce n'était plus le Peter qui joue à la PlayStation et au foot, il avait changé », se souvient M., entendue dans son fauteuil roulant en raison d'un handicap.
« Une mauvaise rencontre »
Après son échec à l'armée, Peter Cherif rentre chez lui. Sa mère estime qu'il a fait « une mauvaise rencontre », celle de son ami, le prédicateur (qui se dit depuis repenti) Farid Benyettou. « Cette espèce de gourou qui se prenait pour un prophète, tacle M. Il a brisé la vie de mon fils, la mienne et celle de beaucoup de personnes. Avec son keffieh, un habit blanc et ses cheveux qui tombent sur ses épaules, il a manipulé plusieurs personnes, dont mon fils, qui a trouvé en lui comme un grand frère, u [...] Lire la suite