"Je ne dépasse jamais les limites": Dibu Martinez s'exprime sur ses dérapages et se sent "incompris"

Il est loin de faire l'unanimité auprès des fans de football et il le sait. Souvent considéré comme quelqu'un d'arrogant, d'hautain et de provocateur, Emiliano Martinez plaide non coupable. "La seule chose que je veux, c'est le meilleur pour mon club et mon pays. C'est tout ce qui m'importe", assure le gardien de l'Albiceleste au Guardian, dans une interview publiée vendredi.

L'Argentin est pourtant l'ennemi public numéro un des supporters français depuis la finale de la Coupe du monde perdue par les hommes de Didier Deschamps aux tirs au but (3-3, 4-2 t.a.b). Non pas pour ses nombreuses parades, mais bien à cause de son comportement. Sur le terrain, d'abord, notamment avec de multiples tentatives de déstabilisation de ses adversaires.

"Je veux juste gagner le match"

Alors que Kylian Mbappé venait de prendre le ballon pour le placer sur le point de penalty à la 80e minute, le portier argentin s'est approché de lui et a cherché à le perturber avec un mouvement du bassin à hauteur à hauteur de son visage. Bis repetita pendant la séance de tirs au but, où cette fois sa tentative de déstabilisation a pleinement fonctionné avec Aurélien Tchouaméni. Mais, il l'assure, ces actes antisportifs ne sont pas prémédités: "C'est dans l'instant. L'adrénaline monte et parfois, on ne peut tout simplement pas la contrôler, ça vient comme ça."

Lors de la remise des prix, Emiliano Martinez avait ensuite brandi son trophée de meilleur gardien de la compétition, qui représentait un gant en or, devant son entrejambe. "C’était une chose stupide, c’est la seule chose dont je ne suis pas fier", avait-il réagi sur ESPN. Un geste obscène qu'il avait pourtant répété quelques jours plus tard lors des célébrations sur les terres argentines... avec une poupée portant le visage du capitaine français.

Pourtant, celui qui est surnommé "Dibu" se sent bel et bien incompris. "Parfois, quand on me voit de l'extérieur, on se dit 'Il a l'air de se la péter'. Ce sont probablement des gens qui ne me connaissent pas. Quand vous demandez à tous mes coéquipiers, ceux de l’équipe nationale, je fais tout pour mon équipe, j’essaie d’aider tout le monde dans le club. Je veux juste gagner le match", fait-il valoir.

"Je ne jure pas, je n'insulte personne"

Le portier d'Aston Villa n'est pas non plus en reste avec les fans qu'il n'hésite pas à chauffer. "Je n'essaie jamais [de les] énerver, jamais", clame-t-il pourtant. "J'essaie juste de ralentir les choses quand le match ne se passe pas bien pour nous, j'essaie de taper dans le ballon aussi fort que possible de l'autre côté."

Les faits ne plaident toutefois pas en sa faveur. Lors du match de Conference League contre Lille en avril, il s'était fait siffler pour son attitude et avait même continué à chambrer les fans nordistes sur son compte X (anciennement Twitter) après le match. Et il ne s'est pas fait que des amis non plus en dehors de nos frontières. Cet été, après la victoire de l'Argentine contre le Chili en Copa America, le joueur de 31 ans a provoqué les fans chiliens qui le lui ont bien rendu avec cris, insultes et gestes offensants.

"Je suis juste un homme normal, un père de famille. Mais quand il s’agit de gagner, je fais tout ce que je peux pour gagner", argumente-t-il. "Si vous restez calme et que vous n’insultez personne, aucune religion… Je pense que vous pouvez faire ce que vous voulez. Je ne jure pas, je n’insulte personne. Je ne franchis aucune limite, je ne le fais jamais." Pas sûr, cependant, que ces explications suffisent à améliorer l'image qu'il renvoie.

Article original publié sur RMC Sport