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"On n’est pas un pays de sport": Florent Manaudou tacle la politique sportive française avant les JO de Paris 2024

A huit mois des Jeux olympiques de Paris en 2024, Florent Manaudou, candidat à une médaille dans les épreuves de natation et pour être porte-drapeau de la délégation française, estime que la France n’a pas tout mis en œuvre pour triompher l’été prochain dans la capitale.

"On n’est pas un pays de sport": Florent Manaudou tacle la politique sportive française avant les JO de Paris 2024

La pression monte à Paris à huit mois des Jeux olympiques. Alors que les athlètes se préparent pour le grand événement de l’été 2024 (26 juillet–11 août), Emmanuel Macron a déjà fixé les objectifs pour les Bleus : le top 5. A domicile, le président de la République, ambitieux, souhaite que l’équipe de France brille davantage qu’il y a trois ans à Tokyo. Au Japon, les athlètes étaient revenus avec 33 médailles et une 8e place au classement des breloques. Intégrer le Big 5 des meilleures nations mondiales est donc un défi ambitieux. Sans doute un peu trop pour Florent Manaudou qui porte un regard très critique sur la politique sportive en France.

"Il (Emmanuel Macron) peut faire ce qu’il veut, ça ne changera pas. Je vais me faire des ennemis mais on n’est pas du tout un pays de sport", a regretté le champion olympique du 50m nage libre aux JO de Londres 2012, samedi sur le plateau de Quelle Epoque, sur France 2. Ils ont réduit de 4 à 2 les heures de cours d’EPS (sic). On ne pas dire qu’on veut être la meilleure nation en mettant ces moyens-là. Ce n’est pas possible."

Manaudou: "Pour préparer des Jeux olympiques, il faut s’y prendre 10-12 ans à l’avance"

Pour la star des bassins qui fête ses 33 ans ce dimanche, la France aurait dû s’inspirer de ce qui se fait à l’étranger : "On a des très bons talents mais si on va dans les pays anglophones et que tu vois les infrastructures qu’il y a… Mon ancien colocataire est parti en Australie. Pour le même boulot, il gagne cinq fois plus et il entraîne des gens qui sont moins talentueux."

Le capitaine du relais de la flamme olympique (et accessoirement candidat pour être le porte-drapeau) ne veut pas noircir le tableau. Mais celui qui briguera une quatrième médaille olympique à Paris craint qu’il ne soit déjà trop tard pour une grosse razzia dans la Capitale : "Des médailles, on va en gagner, et certainement plus, mais on a mis des choses en place il y a deux ans. Pour préparer des Jeux olympiques, il faut s’y prendre 10-12 ans à l’avance. J’ai vu les Anglais le faire en 2012. Ils ont mis énormément de choses en place vers 2009-2010 et ils ont explosé en 2016-2020. Est-ce qu’on est en retard ? On verra. Mais on ne peut pas doubler le nombre de médailles juste parce qu’on a mis des choses en place au cours des deux dernières années. Ce n’est pas possible", conclut-il.

Article original publié sur RMC Sport

VIDÉO - Natation : Manaudou va se préparer en Australie avant Paris 2024